Chronique Album
Date de sortie : 05.02.2016
Label : Cooking Vinyl
Rédigé par
Olivier Kalousdian, le 29 février 2016
Le Southern Death Cult (nom originel) revient sur le devant de la scène avec Hidden City, leur dixième album studio (et le deuxième sur le label Cooking Vinyl). Dernier acte d'une trilogie démarrée avec Born Into This (2007) puis The Choice Of Weapon (2012), Hidden City est un condensé de l'étendue des talents de ce groupe devenu culte pour beaucoup.
En faisant de nouveau appel à Bob Rock (Sonic Temple, 1989) pour la production, Hidden City dégage une ligne ample et un son plus métallique que sur leur opus précédent, à défaut de contenir le titre qui pourrait faire la différence. Si Bill Duffy avait bien annoncé un album plus chargé en guitares, il faut comprendre que sur Hidden City, celles-ci mènent majoritairement la danse (c'était moins vrai pour The Choice Of Weapon).
À une vitesse supersonique déboule Dark Energy, le premier titre qui rappelle aux plus jeunes que Royal Blood ou Band Of Skulls ne sont pas nés de nulle part et doivent pas mal à leurs aînés de Bradford.
Avec des percussions pesantes et toutes guitares en avant, Ian Astbury au chant, Billy Duffy à la guitare, John Tempesta à la batterie et le transfuge de Jane's Addiction, le bassiste Chris Chaney (sur la session album, le groupe venant d'embaucher le bassiste Grant Fitzpatrick en remplacement de Chrys Wyse) semblent être revenus à leur plus haut niveau depuis Born Into This. Riffs en dents-de-scie et rythmiques lourdes continuent d'imposer la marque de fabrique du groupe Anglais depuis les années quatre-vingt.
Dance The Night – un nom qui pourrait paraître curieux pour un groupe comme The Cult – se permet même une ligne des plus claires qui, par moments, nous renvoie presque à de vieux The Smiths par des guitares toujours aussi présentes mais très bien mesurées.
À propos de son dernier opus, Ian Astbury déclarait : « Hidden City est une métaphore pour nos vies spirituelles, notre vie intérieure intime. […] Il n'y a pas de plus haute autorité que le cœur ». Un cœur que l'on retrouve dans Birds Of Paradise ou In Blood, deux ballades plus tempérées comme The Cult aiment à insérer dans tous leurs disques. Deux titres gothique glam, pas essentiels, mais de bonne facture.
C'est sur Goat ou Hinterland – pourtant pas les plus énervés des titres du tracklisting – que le groupe mixe au mieux les talents qui le caractérisent. Quand la batterie et les guitares semblent orchestrer des chœurs d'acier répliquant, coup pour coup à la voix primale d'Ian Astbury.
Toujours orphelins d'un grand titre comme She Sells Sanctuary ou Wildflowers, les récents albums de The Cult ne laissent néanmoins pas indifférents et inondent la pièce, à leur écoute (à fort volume, comme il se doit) d'une avalanche de lumière blanche, parfois un peu aveuglante.
Et si, comme ces prédécesseurs, Hidden City aurait sans doute fait un grand EP avec les titres sus nommés, il sombre un peu dans le manque d'inspiration sur la longueur de ses douze titres. Il reste, néanmoins la meilleure livraison de The Cult de la trilogie engagée il y a maintenant neuf ans.