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The Tears

Here Come The Tears

The Tears - Here Come The Tears
Chronique Album
Date de sortie : 06.06.2005
Label : Independiente
2
Rédigé par Jean-Christophe Gé, le 23 juin 2005
Voici les larmes, celles de deux amis qui se retrouvent, celles de fans qui attendaient un miracle et celles d’un chroniqueur qui ne savait pas s’il aimait un disque.

Les deux amis, ce sont Brett Anderson, chanteur de Suede et Bernard Butler premier guitariste du même groupe, parti en claquant la porte et les joues du premier au milieu de l’enregistrement de leur second album. Dix ans plus tard, après avoir ravalé leurs égos, Brett et Bernard ont décidé de redevenir complice. Quand on retrouve un vieil ami on évoque les instants partagés ensemble comme si c’était hier. L’entre deux ils l’ont lu dans le NME ou les tabloïds : Brett en proie au doute et au crack, Bernard qui sort des albums poussifs, et produit un demi album des Libertines finalement réenregistré par Mick Jones… des épisodes qu’ils préfèrent laisser de côté.

Here comes the tears est le fruit de ces retrouvailles, réjouissant les fans de Suede qui restaient sur leur faim avec les deux derniers albums d’un groupe en panne. Nouveau nom, mais même direction musicale : comme si Brett Anderson ne pouvait mettre le timbre si particulier de sa voix au service de mélodies ou de rythmes différents et comme si Bernard Butler, « meilleur guitariste de sa génération pour certains », ne pouvait gratter dans des directions musicales inédites.

Et c’est sans doute dans cette similitude que The Tears déçoit le plus. D’autant que la nouvelle sérénité du groupe a éludé la dimension dramatique du rock, sa douleur, sa colère, et ses angoisses à partager. Tout va bien et rien ne passe sauf dans Imperfection et Brave new century. Le premier est une déclaration d’amour toute simple à l’amant imparfait, mais amant tout court. Le second un constat désabusé du monde qui nous entoure. Refugees, le dernier single, ou A Love as strong as Death, le dernier morceau de l’album, sont des monuments de pop sirupeuse, sauvé de la soupe, par le talent intact de ses protagonistes.

Ces talents manifestes de compositeur et d’auteur m’ont fait douter de cette album, ni bon, ni mauvais. Un disque resté bien au milieu, où par peur de s’engueuler les deux amis retrouvés ont trop favorisé le consensus. Le chant est convenu, le guitariste joue tous les soli qui peuvent lui passer par la tête. Enfin, pour bien marquer leur nouveau départ, The Tears s’interdit, pour l’instant, de jouer des morceaux de Suede sur scène. Quel gâchis !
tracklisting
    01. Refugees
  • 02. Autograph
  • 03. Co-Star
  • 04. Imperfection
  • 05. The Ghost Of You
  • 06. Two Creatures
  • 07. Lovers
  • 08. Fallen Idol
  • 09. Brave New Century
  • 10. Beautiful Pain
  • 11. The Asylum
  • 12. Apollo13
  • 13. A Love As Strong As Death
titres conseillés
    Imperfection – Brave New Century
notes des lecteurs