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James Vincent McMorrow - We Move
Chronique Album
Date de sortie : 02.09.2016
Label : Believe Recordings
35
Rédigé par Julien Soullière, le 8 septembre 2016
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« People ask me a lot about change. Why I'm always changing. I'm not changing just for the sake of it. I'm working to do what everyone is trying to do, get closer to the person that I want to be […] I was shy and anxious and had no confidence. It's taken me years to grow and understand what I needed to do and how to do it ».

We Move, inévitablement. Sans frémir, le temps se charge de faire ce qu'il a à faire, nous entraînant plus ou moins délicatement vers nos accomplissements futurs, s'attelant à modeler nos corps et nos âmes jusqu'à passer la main à la Sainte Eternité. L'air de rien, il nous donne le courage d'aller vers l'avant, de nous révéler au monde et, finalement, à soi-même. En 2016, James Vincent McMorrow aura livré un album dont certains se souviendront, peut-être, comme d'un véritable objet de fierté pour son auteur, en atteste la courte missive manuscrite postée par le compositeur Irlandais sur les réseaux sociaux (le texte ci-dessus en est un extrait).



Pour en arriver à We Move, McMorrow aura pu compter sur l'aide de ceux qu'il appelle affectueusement ses « partners in crime », et dont font partie Paul « Nineteen85 » Jefferies et Frank Dukes. Quand on sait que ces producteurs ont parmi leurs poulains des artistes comme le Wu-Tang Clan, Nicki Minaj, Drake, ou encore Rihanna, on ne s'étonne pas de la distance prise par ce nouvel opus avec Post Tropical.
Désormais plus crooner que prédicateur (il nous drague carrément sur Killer Whales), McMorrow signe avec We Move un disque globalement plus chaleureux et enlevé que ses prédécesseurs. Pas grossier pour un sou, l'album farfouille avec bonheur dans l'étagère de la soul pour mieux parer de beats francs, d'onomatopées sensuelles, de clappements de mains, de cordes stridentes et de chœurs athlétiques des compositions dont l'allégresse tranche avec la gravité des sujets - toujours très personnels - abordés ici (un trouble de l'alimentation sur I Like Awake Every Night, une rupture compliquée sur Last Story). Objet de tous les paradoxes, le titre de ce nouvel opus évoque autant l'horizon qui s'annonce que sa musique en appelle à quelques anciennes galettes R'n'B ; non, We Move n'est pas un disque vieillot, disons simplement qu'il s'en dégage un fumet old school aucunement désagréable.

James Vincent McMorrow a quitté sa chrysalide, pris son envol, et si cela n'a pas été sans difficultés, le résultat se montre aussi cohérent que séduisant, bien qu'on puisse déplorer un trop-plein d'envolées vocales ici et là. Compagnon idéal pour ambiancer un dîner romantique, We Move est un disque somme toute bien propret, mais qui nous en dit un peu plus sur un artiste aussi consciencieux que touchant, et qui, surprise, s'autorise à réveiller notre conscience politique à l'occasion son dernier titre. « Don't let fear control you ». C'est dit.
tracklisting
    01. Rising Water
  • 02. I Lie Awake Every Night
  • 03. Last Story
  • 04. One Thousand Times
  • 05. Evil
  • 06. Get Low
  • 07. Killer Whales
  • 08. Seek Another
  • 09. Surreal
  • 10. Lost Angles
titres conseillés
    One Thousand Times, Evil, Lost Angles
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