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Splashh

Waiting A Lifetime

Splashh - Waiting A Lifetime
Chronique Album
Date de sortie : 14.04.2017
Label : Cinematic
45
Rédigé par Jérémie Lacker, le 21 mai 2017
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Concept bien aimé des publicitaires et marketeux de tout poils, l'adulescence renvoie à cette période transitoire entre l'adolescence (qui est elle-même une période transitoire, nous en conviendrons) et l'âge adulte. En d'autres termes, l'adulescent c'est celui qui, alors que son acné a plié bagage, doit encore demander la permission de minuit à parents. Un période au cours de laquelle s'ébauche un début de maturité sans pour autant que la fougue qui définit la jeunesse ne se soit complètement évaporée. En somme, il s'agit de l'une des périodes les plus excitantes de la vie.

C'est précisément à ce point de leur vie de groupe que les australo-néo-zelando-anglais de Splashh nous font parvenir leur nouvel album : Waiting A Lifetime. Jonglant habilement entre l'effervescence énervée de Comfort, et l'ambition non dissimulée de faire évoluer leur son vers quelque chose plus consistant, ce deuxième effort se révèle être la parfaite suite à son prédécesseur, tout autant qu'une belle promesse d'avenir pour la bande à Sasha Carlson.

« I would change if I could » scande d'ailleurs ce dernier dès les premières notes de Rings, ouverture de l'album, qui rassurera les fans de la première heure, et ravira ceux de la dernière minute tant le contraste entre rugosité du couplet et douceur du refrain est maîtrisé. Un échauffement, auquel se greffe un Through You somme toute assez ordinaire et qui laisse rapidement place à trois exercices de style, qui sont autant de démonstrations de l'ouverture du groupe en termes de composition.
A commencer par Gentle April, ballade qui remise les pédales fuzz au placard et invite les copains à se joindre au refrain pour nous donner un hymne dont seuls nos amis britons peuvent être à l'origine. C'est alors que les ascendances Australiennes de nos bonshommes se rappellent à eux avec Come Back sur le bridge duquel Kevin Parker et autres Sticky Fingers n'auraient pas craché.
Enfin, troisième exercice : le space rock avec le très Grandaddy-esque Honey & Salt - nom de leur projet initial de second album, plus électronique, et finalement avorté- sur lequel les armées de pédales et effets en tous genres reprennent leurs droits.

Les exercices de style derrière nous, place désormais à l'épreuve de la dissertation musicale avec Look Down and Turn Away, qui restera assurément comme le titre le plus ambitieux et le plus réussi de l'album. Une intro électronique à la limite de l'ambient qui, s'étendant sur plus de trois minute, fait monter la tension jusqu'à cet explosion en forme croisement entre un instru de Justice sur laquelle Liam Gallagher époque Beady Eye aurait posé sa voix. Tout est dit...
Difficile alors de reprendre après une telle claque, et c'est hélas la chanson titre de l'album qui en pâtit et semble directement plus fade comparé à sa prédécesseur.

Un accès de puérilité de courte durée puisque c'est sur les chapeaux de roue que se termine l'album avec l'enchaînement de Closer, Under The Moon, et No. 1 Song In Hell, trio qui démontre une fois de plus que si l'énergie du groupe est intacte, la maturité s'est elle aussi invitée à la fête, offrant ainsi à l'album la fin qu'il mérite, et nous rappelant au passage qu'il s'agit peut être de la dernière fois que l'on entendra la groupe sonner de la sorte. Reste à savoir si la suite marquera définitivement le passage du groupe à l'age adulte.
tracklisting
    01. Rings
  • 02. See Through
  • 03. Gentle April
  • 04. Come Back
  • 05. Honey And Salt
  • 06. Look Down To Turn Away
  • 07. Waiting A Lifetime
  • 08. Closer
  • 09. Under The Moon
  • 10. No. 1 Song In Hell
titres conseillés
    Gentle April, Look Down And Turn Away, Closer, Under the Moon, No. 1 Song In Hell
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