Charlie Fink

Nous laissions il y a deux ans Charlie Fink, chanteur et compositeur de Noah And The Whale, après l'annonce de la fin de son groupe. Ayant gardé le silence pendant une longue période, il revenait il y a quelque mois pour prouver qu'il se poste à nouveau sur le devant de la scène avec un projet ambitieux et personnel.

Cover My Tracks peut sembler, de prime abord, être une énième sortie folk dénuée d'intérêt ; cependant, il est bien plus que ça. Désireux d'inscrire son projet dans une véritable démarche artistique, Charlie Fink a intégré cet album au sein d'une histoire mise en scène. En effet, il s'est associé à David Greig et Max Webster et tous trois ont composé une pièce de théâtre et sa bande son. Autour d'une mise en scène minimaliste, nous suivons un jeune homme cherchant à composer le chef d'œuvre pop du XXIème siècle. La pièce a été jouée au Old Vic Theatre de Londres au mois de juin.

Si l'intention est noble, on ne peut néanmoins s'en tenir à son intégralité et c'est ici l'album qui nous intéresse. Composé de onze titres aux formats courts (aux alentours de trois minutes), Cover My Tracks s'inscrit dans la plus pure tradition folk. Exit les arrangements électroniques qui avaient permis aux albums de Noah And The Whale d'accéder à un univers étoffé et aux chansons de Fink de montrer toute leur majestuosité. Les arrangements sont ici épurés. La guitare de Laura Snowden ainsi que les chœurs de The Staves viennent accompagner le chant au timbre si reconnaissable de l'Anglais. Dès l'introduction sur Firecracker, nous n'avons qu'une envie : l'écouter sans concession. Si l'orchestration n'est pas magistrale, elle prend néanmoins sa place au fur et à mesure de l'album, notamment grâce aux cordes qui viennent apporter une ampleur aux titres.

Charlie Fink, à la manière d'un troubadour du XXIème siècle, nous conte ses histoires mais rapidement, nous perdons le fil et il faut bien se résoudre à admettre que seul, cet album manque de substance. La pièce associée doit sans conteste apporter l'illustration permettant de s'imprégner des compositions mais force est de constater que sans ce support, Cover My Tracks n'est pas un album inoubliable. Espérons que la suite nous donne tort...