Charles Howl

My Idol Family est le second album solo du londonien Charles Howl, également bassiste des Proper Ornaments, faisant suite à Sir Vices sorti en 2015. Le chanteur nous ouvre ici la porte d'un univers musical chaleureux et léger sur fond de paroles percutantes.

C'est dans un petit studio à Amsterdam qu'il revient pour enregistrer son nouvel album, sa ville refuge lorsqu'il fuit du nid familial à 18 ans, un endroit propice à la confession. Il choisit d'aborder à travers dix titres inédits les sujets de la famille, des amis et de l'adoration excessive dont peuvent faire preuve certains pour les célébrités, comme le synthétise très simplement le titre de l'album.

The Dinner Party, sorti en single quelques semaines plus tôt, dépeint le portrait caricatural d'un personnage universel présent aux diners (qu'ils soient de famille ou non) que tout le monde est sensible de reconnaitre : la grande gueule prétentieuse qui ne cherche qu'à attirer l'attention. La mélodie est entrainante et presque enfantine, aux allures d'une comptine qui reste en tête tant elle nous charme par son rythme mystique qui pourtant semble bien familier. Le thème de l'idolâtrie est notamment abordé dans les titres John Albarn ou Meet Lou's Need, où il déclame le fait que le monde de la musique est trop influencé par Lou Reed, de son style à sa dépendance à la drogue, une attitude générale que tous essayent ridiculement d'imiter.

Tout au long de l'écoute, des sous-entendus moqueurs se ressentent à travers son ton monotone et anecdotier sous une mélodie aux chœurs de fond dont on devine les indéniables influences psychédéliques qui ne sont pas sans rappeler l'univers chill et décalé du chanteur canadien Mac DeMarco. Cependant l'album concentre un panel assez varié de styles comme le révèlent Red Girls ou Fla Da Da où se manifestent étonnamment des envolées instrumentales rock plus abouties.

Charles Howl nous offre finalement un album plutôt prenant et recherché dans lequel il témoigne d'un style moderne et rafraichissant. Un cocktail musical que l'on sirote volontiers la tête dans les nuages !