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Insecure Men

Insecure Men

Insecure Men - Insecure Men
Chronique Album
Date de sortie : 23.02.2018
Label : Fat Possum
4
Rédigé par Johan, le 27 février 2018
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Après avoir été évincé de Fat White Family pour avoir entre autres trop abusé de substances illicites, le guitariste Saul Adamczewski a au final fort heureusement préféré suivre une cure de désintox en 2016, plutôt que de finir à la Amy Whinehouse comme il semblait plutôt bien parti pour le faire.
Le garnement anglais nous est donc revenu tout frais l'année dernière avec le formidable aparté The Moonlandingz, et il en va de même en ce début 2018, laissant cette fois de côté le rock brut de ses précédents groupes pour se reconvertir dans la pop avec le projet Insecure Men. On retrouve ici à ses côtés son ami d'enfance et frontman de Childhood, Ben Romans-Hopcraft, ainsi que Jack Everett (batterie), Jon Catfish de Lorene (claviers), Alex White (saxophone) et une demi-douzaine d'autres musiciens venue de divers horizons musicaux.


Avec un line-up aussi dense et varié, Insecure Men ne pouvait au final que devenir un melting pot d'influences multiples, regroupant psych rock moderne, synthpop flirtant avec les années 80 et exotica décomplexée, empruntant autant à Lee Baxter qu'aux Beach Boys. All Women Love Me est le parfait exemple de la direction musicale empruntée par cette nouvelle formation britannique, conviant les Beach Boys sur une balade aux ruptures de ton constantes, mêlant cuivres, xylophone et chœurs chaleureux sur près de quatre minutes saisissantes.
Tout l'album prend ainsi de court, titre après titre, entre l'intro ensoleillée Subaru Nights qui remémore les Islands de Return To The Sea, un Cliff Has Left The Building aux arrangements Man Man-esques et la pop cuivrée du diptyque I Don't Wanna Dance (With My Baby) / The Saddest Man In Penge, en passant par le tube instantané Mekong Glitter, à la rythmique dansante et aux synthés venus tout droit des années 80.


Heathrow et Ulster, deux interludes instrumentaux aux ambiances hawaïennes, font eux office de pauses bienvenues dans un disque qui cherche l'ambition au travers de morceaux aux arrangements plus complexes qu'ils ne semblent l'être. Ainsi, une composition comme Whitney Houston And I, au premier abord simpliste, dévoile progressivement une ligne mélodique qui ne cesse d'évoluer, débutant sur une ambiance exotica avant de déboucher sur des claviers lancinants et une somptueuse chorale portée par les jeunes musiciennes de Honey Hahs.
L'album se conclut sur Buried In The Bleak, une balade dépouillée de tout artifice décrivant la relation conflictuelle entre Saul Adamczewski et le chanteur de Fat White Family, Lias Kaci Saoudi. Alors qu'il fut difficile à l'époque de voir Saul Adamczewski devoir quitter Fat White Family, les conséquences n'en sont au final que heureuses quand on écoute ce disque aux lyrics oscillant entre espoir et mélancolie, à la musique terriblement singulière et inspirée.

Une bien belle œuvre provenant d'une âme qui a vu la lumière et nous laisse l'entrevoir à travers cette rédemption musicale salutaire.
tracklisting
    01. Subaru Nights
  • 02. Teenage Toy
  • 03. All Women Love Me
  • 04. Mekong Glitter
  • 05. Heathrow
  • 06. I Don't Wanna Dance (With My Baby)
  • 07. The Saddest Man In Penge
  • 08. Ulster
  • 09. Cliff Has Left the Building
  • 10. Whitney Houston and I
  • 11. Buried in the Bleak
titres conseillés
    Buried in the Bleak, I Don't Wanna Dance, Whitney Houston and I, Cliff Has Left the Building, Teenage Toy
notes des lecteurs