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Hilary Woods

Birthmarks

Hilary Woods - Birthmarks
Chronique Album
Date de sortie : 13.03.2020
Label : Sacred Bones Records
25
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 9 mars 2020
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Hilary Woods nous avait offert un premier album solo en 2018. Loin de l'esprit de JJ72 dans lequel elle officiait à la basse, ce disque paru sous son nom nous avait emballés. Éthéré, planant, lynchien même, toutes ces caractéristiques collaient assez bien à Colt. Aussi, à l'arrivée d'un second disque de l'Irlandaise, nous étions plutôt réjouis.

Si Colt possède cette pochette lugubre et sombre, Birthmarks, le nouvel album, affiche Hilary Woods enceinte, exhibant son ventre, ses deux mains posées de chaque côté de celui-ci ; le reste de son corps étant dissimulé par le cadrage de la photo. Seule la chevelure brune est également apparente sur un côté de celle-ci. Cette photo a bien évidemment quelque chose de dérangeant. C'est son but. A l'écoute du disque, on réalise d'ailleurs que ce moment dans l'existence de l'artiste n'a pas dû être une partie de plaisir. Les tâches de naissance, le titre de son album, et cette photo annoncent clairement la tendance et ce n'est pas une fête qui nous attend à son écoute, ou tout au moins celle qu'on en fait habituellement.

Celui-ci débute avec un son de vinyle qui continue de tourner sur la platine alors qu'il est arrivé au bout de la face. Le beat pesant qui lui fait suite, rejoint par le violoncelle, le piano et enfin la voix de Hilary Woods nous confirment que nous ne sommes pas là pour rigoler. Orange Tree sera un des rares morceaux apaisés du disque. Mélancolique à souhait, la chanson est tout de même très belle. Pour la suite, il va falloir s'accrocher car Birthmarks nous entraine dans une première zone de turbulences dont il est impossible de sortir indemne.

Through The Dark débute avec une espèce de traversée d'un champ magnétique. Énigmatique et effrayante, la tension se renforce avec une montée de violons jusqu'à un atterrissage qui nous permet de reprendre notre souffle. Comme face au constat d'un champ de ruine dévasté par la tempête, Hilary Woods nous remplit alors de tristesse avec ce morceau à la beauté dramatique. Lay Bare constitue peut-être le dernier signe d'humanité de cet album. Dans la continuité du titre précédent, la chanteuse nous plombe un peu plus à coups de vocalises. Nous sommes alors à mi-chemin du disque et cette fois c'est l'enfer qui nous attend. La seconde partie de l'album, sombre et expérimentale nous achève définitivement à coup de sonorités entre free jazz et darkwave. Le faussement apaisé There Is No Moon ne réussit même pas à nous réanimer.

C'est d'ailleurs quasiment un soulagement que le disque s'achève enfin. Pourtant celui-ci ne dure que trente-deux minutes. Cependant, c'est une réelle épreuve de se plonger dans le Birthmarks de l'inquiétante Hilary Woods. Ce qui ne signifie pas dire que ce disque soit pourtant mauvais. Mais pour des raisons assez évidentes, on ne passera pas nos journées à l'écouter en boucle. Un drame pourrait si vite arriver.
tracklisting
    01. Tongues Of Wild Boar
  • 02. Orange Tree
  • 03. Through The Dark, Love
  • 04. Lay Bare
  • 05. Mud And Stones
  • 06. The Mouth
  • 07. Cleansing Ritual
  • 08. There Is No Moon
titres conseillés
    Orange Tree - Through The Dark, Love - Lay Bare
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