Chronique Album
Date de sortie : 12.09.2005
Label : Vertigo
Rédigé par
David, le 23 septembre 2005
Alors donc, suite à l’incroyable succès mondial de The Darkness, le rock anglais se retrouve une seconde jeunesse et ose nous envoyer une poignée de groupes de glam/hard dont l’ambition démesurée n’est autre que de devenir le meilleur groupe de la planète à grands coups de riff gras, de poils nombreux et autres cris suraigus.
Autant l’avouer tout de suite, ce n’est pas vraiment la meilleure chose qui puisse nous arriver…
Fraîchement débarqués de Liverpool, après avoir assuré, entre autres, nombreuses premières parties pour Motley Crüe (ah, j’en vois qui rigole moins d’un coup!), The Black Velvets nous proposent donc leur premier album éponyme, remplis d’hymnes rock n’ roll parfois vides, souvent lourds et toujours inintéressants.
Difficile de dégager réellement un morceau de cette bouillasse tant la production sonore formate l’ensemble et tant la structure des dix chansons concernées reste la même tout au long de cet album très court (33 minutes) mais pourtant interminable…
Qu’on ne se méprenne pas: dans la foulée des Datsuns ou autres Von Bondies, une poignée de jeunes groupes anglais ont également tentés récemment l’aventure «garage-rock» à fond la caisse en envoyant la purée par la fenêtre dès le premier virage et ce, pour l’ensemble, avec beaucoup de réussite.
Ainsi, des géniaux Sound Explosion aux non-moins excellents Blueskins, l’envie et la jeunesse de ces combos sont liées à une connaissance sans failles du dossier qui les voit ainsi s’inspirer des racines blues d’AC/DC, de l’énergie de Led Zeppelin ou de la sueur Stooges de la plus belle des manières.
Derrière, malgré quelques lourdeurs pesantes, quelques groupes moins talentueux (comme 10.000 Things) tirent quand même leur épingle du jeu sur leurs premiers albums grâce à un sens de la dérision à toute épreuve là ou certains autres (comme The Glitterati) s’avèrent tout juste passables par manque de recul justement.
Mais le cas Black Velvets est de loin le plus déprimant du tableau car tous ce que ces jeunes musicos anglais semblent avoir retenus de l’histoire du rock n’ roll semble s’arrêter à la mauvaise période discographique (genre je nage avec mes amis les dauphins) des Guns n’ Roses et aux concerts flamboyants (sic!) de Poison et Kiss.
Le résultat est donc difficilement écoutable d’un bloc tant chaque riff d’intro ou chaque pont avant un refrain ressemble au précédent et ce n’est pas la voix ignoble de Paul Carden (comme si l’ex-chanteur de Skid Row imitait Jon Bon Jovi) qui risque d’apporter un crédit quelconque à l’affaire.
Même si l'on veut bien croire que des chansons comme Get On Your Life ou Save Me puissent gagner un peu d’intérêt dans la moiteur d’un petit club enfumé, force est de constater que ces Black Velvets n’arrivent même pas à la moitié de la cheville des Velvet Revolver qui ont pourtant proposé l’année dernière dans ce même style un album tout juste correct.
Un coup dans l’eau donc pour les Black Velvets qu’on imagine finalement bien écumer les petits bars britanniques pour éructer leur rock n’ roll balourd pendant que d’autres se saoulent au bar ou se bastonnent juste devant la porte…
Ce tableau reste finalement sympathique mais de là à acheter leur disque… non, quand même…