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GoGo Penguin

GoGo Penguin

GoGo Penguin - GoGo Penguin
Chronique Album
Date de sortie : 12.06.2020
Label : Blue Note Records
35
Rédigé par Laetitia Mavrel, le 29 mai 2020
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GoGo Penguin où le mélange incroyable de jazz moderne et de piano classique, le tout dans un écrin atmosphérique où l'inventivité est de mise. Voilà un exercice peu aisé que de chroniquer le dernier album de GoGo Penguin, surtout lorsque son répertoire habituel se compose de la sainte trinité guitare-basse-batterie. Mais la curiosité et la soif de nouveauté en ces temps difficiles mènent tout droit l'écoute du dernier opus éponyme du trio de Manchester.

Pour ceux étrangers à cette formation, le trio mancunien se compose de Chris Illingworth au piano, Rob Turner à la batterie et Nick Blacka à la contrebasse. Aucune six cordes à l'horizon, tout en instrumental, GoGo Penguin se sont faits connaître il y a six ans maintenant en décrochant une nomination au fameux Mercury Prize et ont depuis produit trois albums et un EP.
Un parcours qui se voit honoré grâce à une signature chez le fameux label Blue Note Records qui permet ainsi au trio de se voir ouvrir les portes d'une plus grande notoriété.

S'agissant de l'écoute du disque, il est évidement question d'accrocher ou non aux harmonies et à cette cadence quasi hypnotique. Ne pouvant juger sur le chant ou sur de quelconques chœurs, l'univers de cet album reste de façon surprenante assez facile d'accès pour les non-initiés.
L'ouverture se fait avec de simples notes de piano qui, comme une mise en bouche, rappellent que le trio se construit bel et bien autour du jeu de Chris Illignworth. La cohérence est surprenante dans l'association du piano toujours dominant, de la contrebasse jouée au doigt plus souvent qu'à l'archet et de la batterie qui parfois électrifiée ou étouffée, apporte une rythmique dub accrocheuse.
La mise en avant d'instrumentaux n'étant pas chose aisée surtout quand ils constituent l'intégralité d'un disque, là où ils apparaissent de moins en moins souvent – et c'est regrettable - comme des interludes, certains d'entre eux de par leur dynamique, ou au contraire leur douceur, retiennent notre attention.


F Maj Pixie est un parfait exemple de la judicieuse combinaison du piano classique et de ce rythme trip-hop planant. Kora, sur lequel le piano est étouffé volontairement pour laisser plus de place à la contrebasse, confine la mélodie en un espace restreint qui nous permet d'accrocher rapidement.
D'autres titres plus en mode jazz impro tels Totems et Atomised (ce dernier aux fortes résonances Oxfordiennes) peuvent paraitre difficile à suivre si l'on n'a pas l'habitude de s'immerger dans ce type de répertoire, mais la musicalité y est si juste que le plaisir n'est pas boudé.

Enfin, en clôture, Don't Go joue parfaitement son rôle en fermant le livre de cette nouvelle odyssée aussi intrigante que plaisante. La batterie quasi inexistante laisse le piano maître du morceau et le tout propose un atterrissage tout en douceur.


Lorsqu'un disque aussi particulier que ce GoGo Penguin réussit à scotcher à son sofa une chroniqueuse qui se veut quasi étrangère au petit monde du jazz expérimental (si tant est que je puisse donner un qualificatif qui ait du sens pour les connaisseurs), c'est signe d'une grande qualité. GoGo Penguin est un trio à découvrir particulièrement en live car l'alchimie entre le jeu de ces trois musiciens est alors encore plus évidente.
tracklisting
    01. 1_#
  • 02. Atomised
  • 03. Signal In The Noise
  • 04. Open
  • 05. F Maj Pixie
  • 06. Kora
  • 07. Totem
  • 08. Embers
  • 09. To The Nth
  • 10. Don't Go
titres conseillés
    F Maj Pixie, Kora, Atomised, Don't Go
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