The Lottery Winners

Un an seulement après leur dernier album éponyme, The Lottery Winners reviennent avec Something To Leave The House For. Ici, le groupe du Greater Manchester mené par le barbu tatoué à petites lunettes Thom Rylance a définitivement pris le parti d'aborder la vie post COVID-19 de la façon la plus optimiste qui soit : avec un nouveau disque fait de titres pop gais, dynamiques et tournés vers des lendemains chantants.


Le nouvel album marque un virage encore plus prononcé dans l'indie pop colorée et insouciante. Tous les ingrédients y sont réunis : paroles très positives (Be Good To Yourself, Sunshine), une musicalité à base de guitares catchy et de rythmiques bondissantes prêtes à faire danser les jeunes cohortes en concert et en festival.
Le tout enrobé dans des lignes de synthés très vives, la voix douce de Thom Rylance alliée à celle particulièrement juvénile de la bassiste Katie Lloyd nous entrainent dans un univers musical calibré pour inonder les radios et plateformes de streaming. Ici, les algorithmes n'auront que peu de mal à compiler des titres comme Favourite Flavoured, Much Better ou Start Again avec Frank Turner pour vous assurer des playlists divertissantes.


Car, hormis une subite envie de taper du pied, il n'en restera pas grand-chose dès la fin des morceaux. Beaucoup trop linéaire, le disque en devient rapidement lassant. Un peu comme un dessert très sucré, cette pop bubblegum reste collée aux dents après coup.
Quelques titres à la cadence un peu moins agitée retiennent néanmoins notre attention comme Dance With The Devil où le duo fait mouche sur de belles notes de piano et Love Bites où le chant de Katie Lloyd plus apaisé donne une balade assez convaincante.

On ne peut pas reprocher à The Lottery Winners de vouloir égayer notre quotidien avec une musique blindée d'énergie positive pour affronter l'après pandémie. Something To Leave The House For parlera à toute personne avide de retrouver la pèche après cette période sombre, mais pour celles qui ont su naviguer en eaux troubles en se nourrissant de nouveautés plus complexes et recherchées, l'ennui va vite pointer le bout de son nez.