W. H. Lung

Avec un premier disque listé dans les albums de l'année par les disquaires indépendants au Royaume Uni, W. H. Lung avaient placé la barre très haute pour son successeur. Loin de se sentir paralysé par la pression, le groupe était très motivé pour pousser ses expérimentations, puisant dans ses racines krautrock en y ajoutant l'élégance britannique de Hot Chip ou de The Beta Band.

Il avait aussi chez eux autant d'envie de s'amuser que de travailler. En déménageant de Manchester à Todmorden, ils ont trouvé le sanctuaire idéal. Cette petite ville de 15 000 habitants entre Manchester et Leeds abrite le Golden Lion, un lieu qui reçoit des DJs renommés (Andrew Wetherall, David Holmes ou même Jarvis Cocker...). Entre deux vagues d'isolation plus ou moins forcée, ils se prennent alors de passion pour la dance music et construisent un album comme un DJ set.


Vanities commence en douceur pour se chauffer avec un Calm Down au nom trompeur. Il incite à la détente pour rentrer doucement dans le rythme. Hochement de tête, pieds battant la cadence, déhanchement cool... comme une séance de méditation appliquée au dancefloor vous êtes maintenant prêts à ouvrir les yeux et danser pour de bon sur Gd Tym (prononcez Good Time).

De ses origines expérimentales, le groupe conserve ses habitudes de travail qui, mixées à l'approche spontanée du dancefloor, donnent naissance à une musique directe mais avec assez de matière pour découvrir quelque chose de nouveau à chaque écoute. Comme la pop des années 80s, le tout se veut très facile d'accès sans être niais, et l'on pense à Ultravox, Depeche Mode (pré Music For The Masses) ou Bolshoi. Gros coup de cœur pour Showstopper qui fait la synthèse parfaite entre les années 1980s, 2020s, musique électronique et rock.


S'il a pris des risques pour l'écriture, l'enregistrement et ses expérimentations, le groupe a aussi choisi la sécurité. Le bassiste et claviériste Chris Mulligan est aussi producteur (Team Picture, Treeboy & Arc...), et c'est donc très naturellement dans son studio que les musiciens ont enregistré avec Matt Peel (Eagulls, Kaiser Chiefs) à la production comme sur leur premier album. Avec son successeur, W. H. Lung réussissent l'équilibre parfait entre écriture, recherche sonore, densité des compositions et facilité d'accès. Avec une telle maîtrise, ils devraient continuer à régaler nos oreilles pour un moment.