Chronique Album
Date de sortie : 26.09.2005
Label : Hassle Records
Rédigé par
David, le 3 novembre 2005
Faisant suite à un E.P remarquable d’intensité sorti en début d’année, les cinq membres de The Lucky Nine enfoncent le clou avec leur premier véritable album répondant au doux nom conceptuel (cher au passionné de philosophie et leader en chef Daniel Carter) de True Crown Foundation Songs : Hymns Of History And Hidden Ritual (oui, oui, rien que ça!).
Le single Vessel & Vine est chargé de démarrer les hostilités et on prend de nouveau un plaisir immédiat énorme à (re)découvrir l’implication vocale de Colin Doran, transformé en fauve éructant à milles lieues de ses (fades) performances au sein d’Hundred Reasons!
Du plus construit et mélodique Sweet Dreams. Lilac… à la décharge fulgurante de la version punk de The Program (Quicksand et Refused ne sont pas très loin !), les Lucky Nine semblent, avec ce début d’album, vouloir mettre tout le monde d’accord quand à leur réelle implication au sein de ce que certains ne voient que comme un super-groupe d’amusement censé occuper leur temps libre.
Car autant se faire une raison tout de suite, mis à part une petite baisse de tension sur les deux chansons suivantes (surtout la très creuse The Light From Passing Cars) et un foirage vocal total (Colin voulant «hurler» au-delà de ses capacités!) sur le refrain de Washington Geometry, les neuf chansons restantes s’avèrent toutes un cran au-dessus de ce qu’on pu proposer les différents musiciens au sein de leurs formations d’origine (A, les défunts Cable et même Hundred Reasons).
L’originalité sonore des Lucky Nine est en effet liée à cet espèce de «pont générationnel» qu’ils arrivent à tisser autour de l’évolution de ce style musical. D’un coté, à l’instar des intouchables Hell Is For Heroes, l’agressivité maladive très «90’s» est clairement piquée aux géniaux Snot (la furieuse Hibernate déjà présente sur leur E.P) ou aux Deftones (le refrain de Lone Pine Mall).
De l’autre, les plus jeunes générations seront certainement sensibles aux sonorités agressives mais néanmoins plus accessibles ayant menées à la gloire les premiers albums de Papa Roach (l’intro de How Things Changed ?), The Used (l’implication émotionnelle de Jacques Molay Is Avenged!) et Linkin Park (l’intro de l’excellent Lake Placid), albums qui, contrairement aux idées reçues et à la pathétique voix (!) sans issue artistique dans laquelle se trouvent ces groupes aujourd’hui, détenaient en eux d’impressionnantes qualités, aussi violentes que mélodiques...
Cap du premier disque réussi donc pour ces Lucky Nine (qui restent tout de même déconseillés aux non-fans de musique agressive!) qui prouvent avec ce True Crown Foundation Songs, inventif sans être révolutionnaire, que leur réunion comptait bien plus pour eux qu’une simple récréation productive.
Reste maintenant aux différents membres à retrouver leurs groupes respectifs aux actualités chargées (notamment pour Hundred Reasons) tout en se laissant une plage de temps suffisante pour maintenir à flot The Lucky Nine, ce qui s’avère maintenant pour eux au pire un cruel dilemme et au mieux un agenda plus que chargé !