Ritterskamp

Toujours aussi difficile de parler et de décrire la musique de Ritterskamp. Tout d'abord ce n'est pas réellement un groupe mais plus un projet musical réunissant 3 jeunes écossais ayant finalement pas mal vécu (tous membres des défunts Peeps into Fairyland, auteurs de deux albums, Jeremy Mills : multi instrumentaliste du groupe a également joué avec Idlewild). Tous viennent de la charmante campagne écossaise mais sont basés à Glasgow maintenant.

A peine un an après avoir posé la première pierre de son projet, l'excellentissime "The Govaners", Ritterskamp continue son chemin avec un second album éponyme, empruntant la même recette de l'autoproduction de A à Z (wise witch music est leur propre label). La direction n'a pas changé, si ce n'est que les chemins empruntés cette fois ci sont différents, plus tortueux, à tel point que l'on peut aisément s'y perde.

L'album s'ouvre sur "Moonshine", introduction instrumentale dont le titre va à merveille; mélodie au piano, sons diverses et variés derrière. On s'imagine aisément dans l'obscurité profonde, guidé par la lumière de la lune. Ritterskamp n'a pas perdu ce qui faisait tout son charme : des mélodies entraînantes et apaisantes, une musique envoûtante et une voix extraordinaire. Les morceaux "The Wall" ou "Stay Another Night" en sont les parfaits exemples. Les arrangements font toujours merveilles. Ce 2e album est un mélange d'influences et d'atmosphères, de sons électriques, électroniques et excentriques.

Mais la 2e étape du projet n'a pas oublié de marquer sa différence et son apport nouveau. Tout d'abord des invités sont venus apporter leur contribution : Katie Stewart prête sa superbe voix féminine à la tout aussi magnifique "Desultory Talk", et Michael Angus (Peeps Into Fairyland) la sienne sur "Ghosts of Angus", morceau (et ce n'est pas pour nous déplaire) étrangement peepsiens. A cela s'ajoute un bon nombre de plages « expérimentales » surtout dans la 2ème partie du disque : "The Wack Attack", "Stormin Martin" ou "Shapeshifters", courtes, parfois décalées avec le calme régnant et venant entrecouper l'album sans toutefois faire perde de sa cohérence . La direction est la même mais le chemin moins direct, même sur un morceau comme « La Danza Del Gato » où l'influence latine ne se fait sentir que dans le titre. De nouvelles sonorités apparaissent également comme la flûte sur l'instrumentale "Aubade".

Au final (encore) un excellent album, dont on ne se lasse pas, aux sonorités enivrantes mais qui malheureusement devrait (encore) passer inaperçu. Mais l'essentiel est ailleurs. Que le projet continue de prendre forme.