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Tindersticks

Past Imperfect : The Best Of Tindersticks '92-'21

Tindersticks - Past Imperfect : The Best Of Tindersticks '92-'21
Chronique Album
Date de sortie : 25.03.2022
Label : City Slang
5
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 21 mars 2022
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Trente années de carrière, cela se fête ! A cette occasion, les Tindersticks ont décidé de publier, Past Imperfect : The Best Of Tindersticks '92-'21, une compilation déclinée en plusieurs versions, qui retrace leurs aventures musicales de 1992 à aujourd’hui. Le groupe de Nottingham a ainsi souhaité célébrer son long parcours, qui ne fut cependant pas un long fleuve tranquille, en piochant dans la (quasi) totalité de sa discographie. Raisonnant en termes de faces pour ce double vinyle (et non simplement avec les vingt morceaux qui sont disponibles sur le vinyle et le double CD), les Anglais ont volontairement délimité les moments clés de leur carrière en séparant la première mouture de leur reformation.

City Sickness ouvre ce superbe testament musical. La voix terriblement grave de Stuart Staples portée par l’harmonie orchestrale de toute beauté illustre à merveille les débuts majestueux d’un groupe renaissant en 1992 des cendres d'Asphalt Ribbons. Au commencement, la bande du leader des Tindersticks peut apparaître comme musicalement brute, voire écorchée. Le groupe a besoin de trouver ses marques et surtout d’apaiser cette incandescence qui vibre en eux. Her exprime parfaitement le côté intranquille qui habite ces musiciens pas comme les autres.
Le second album studio, l’éponyme Tindersticks paru en 1995, permet déjà au groupe de davantage se situer et d'ancrer leur musique dans la direction qu’ils souhaitent prendre. Le long et sublime My Sister et le poignant Tiny Tears en sont deux parfaites illustrations.

La face B du premier disque débute dans un style un peu plus groovy avec le joli Rented Rooms extrait de Curtains, suivi du presque dansant Can We Start Again figurant sur leur quatrième album, Simple Pleasure. Pourtant, ce n’est pas exclusivement dans cette voie que les Tindersticks vont s’inscrire musicalement. La mélancolie et la délicatesse qui occupaient déjà une place importante dans le son du groupe vont progressivement s’installer dans la durée et caractériser à part entière leur musique. Dying Slowly affiche, par exemple, une élégance et un raffinement auditif de toute beauté. C’est avec l’album paru en 2003, Waiting For The Moon que l’aventure Tindersticks va s’achever provisoirement. Sometimes It Hurts, enregisté avec Lhasa De Sela, et My Oblivion viennent ainsi conclure le premier des deux disques de ce Best Of.

Le groupe se reforme en 2008. The Hungry Saw marque leur grand retour, avec la seconde mouture du groupe, mais pas encore dans un format consolidé, malgré déjà la présence du désormais indispensable Dan McKinna. Si aucun titre de cet album ne figure dans le Best Of, Harmony Around My Table, présent sur Falling Down A Mountain voit le groupe évoluer vers un son un peu plus soul, avec notamment l’arrivée de Earl Harvin à la batterie. Les Tindersticks trouvent enfin la connexion parfaite et celle-ci ne changera plus. Le sensuel Show Me Everything, le remuant This Fire Of Autumn et le dramatique Medicine décrivent le panorama musical de l’immense The Someting Rain, probablement un des tous meilleurs albums du groupe. Les dernières pièces de ce Best Of écrin sont piochées dans The Waiting Room, disque lumineux et ô combien réussi, ainsi que dans le dernier disque paru pré-crise sanitaire, le grandiose No Treasure But Hope dont le Pinky In The Daylight constitue à lui tout seul un océan de splendeur.

Comme tout Best Of, ou presque, le disque propose du contenu exclusif. Pour l’édition standard, ce sont deux chansons qui viennent compléter les dix-huit séquences extraites de la longue carrière du groupe. Willow tout d’abord, interprété ici par Stuart Staples; la version originale était chantée par Robert 'Batman' Pattinson dans la bande originale de High Life, le film de Claire Denis. Both Sides Of The Blade, le second inédit du double album, est quant à lui une petite merveille de douceur, que Stuart Staples et Dan McKinna avaient interprété en duo à la Fondation Cartier à Paris en novembre dernier, et figure également dans le prochain film du même nom de la Française. Les aficionados du groupe espéraient probablement trouver d’autres trésors enfouis dans cette compilation. Point de compagnon incluant raretés, démos ou autres illustrations inconnues issues des trente ans de carrière du groupe, mais le live enregistré à Glasgow en 2008, uniquement vendu à l’époque à l’occasion de la tournée du groupe, vient s’ajouter au double CD en version limitée, et est édité pour la première fois dans un joli coffret de quatre vinyles.

Les Tindersticks témoignent ici avec ce document sonore d’une incroyable carrière musicale. Il manque certes beaucoup de choses dans cette compilation, chacun y allant de son propre tracklisting tant la discographie des Anglais est riche et réussie, mais on se replongera avec délectation dans ces chansons qu’on a si souvent écoutées au cours de toutes ces années. Les inédits du disque deviendront probablement deux autres éléments indispensables de ces trente années tout bonnement parfaites.
tracklisting
    01. CITY SICKNESS
  • 02. HER (ORIGINAL VERSION)
  • 03. TINY TEARS
  • 04. TRAVELLING LIGHT
  • 05. MY SISTER
  • 06. RENTED ROOMS
  • 07. CAN WE START AGAIN
  • 08. DYING SLOWLY
  • 09. SOMETIMES IT HURTS
  • 10. MY OBLIVION
  • 11. HARMONY AROUND MY TABLE
  • 12. SHOW ME EVERYTHING
  • 13. THIS FIRE OF AUTUMN
  • 14. MEDICINE
  • 15. WHAT ARE WE FIGHTING FOR
  • 16. HOW HE ENTERED
  • 17. WERE WE ONCE LOVERS
  • 18. WILLOW
  • 19. PINKY IN THE DAYLIGHT
  • 20. BOTH SIDES OF THE BLADE
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    CITY SICKNESS - CAN WE START AGAIN - MEDICINE - PINKY IN THE DAYLIGHT
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