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Astrel K

Flickering i

Astrel K - Flickering i
Chronique Album
Date de sortie : 29.04.2022
Label : Duophonic Super 45s
4
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 24 avril 2022
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Derrière l'énigmatique nom d'Astrel K se cache Rhys Edwards, l'un des deux Rhys du groupe Ulrika Spacek. Si l'on ne sait pas vraiment ce qu'il en est de l'avenir de cette excellente formation, leur dernière sortie étant un EP paru en 2018 à l'occasion du Record Store Day, ce nouveau projet de l'anglais voit vraiment le jour avec un album intitulé Flickering i. Celui-ci avait été précédé, il y presque deux ans déjà (en mai 2020), par un premier 45 tours prometteur : You Could If You Can.

C'est sur Duophonic Super 45s, le célèbre label de Stereolab, qu'Astrel K a trouvé refuge. Au premier abord, on peut trouver cela un peu surprenant quand on connait le son du groupe. Pourtant, en découvrant les dix titres du disque, on comprend plus aisément ce choix. L'album débute avec Is It It or Is It I, impeccable morceau délicieusement cinématographique. On y retrouve l'esprit d'Ulrika Spacek, mais dans une atmosphère moins rêche, moins brute et surtout plus lumineuse. Peut-être est-ce le déménagement de l'anglais à Stockholm qui lui a permis de trouver ce son pour son nouveau projet ? En tout cas, celui-ci peut évoquer la première période de Broadcast, lorsque ce groupe n'était pas encore obsédé par les expérimentations sonores. Le single You Could If You Can trouve tout naturellement sa place dans le disque et Imperial Phase sonne par moments davantage easy listening mais reste résolument pop. C'est avec Clicktivism que la connexion avec Stereolab fait sens. La mélodie répétitive de la chanson semble en effet très inspirée des travaux du groupe culte et séduit.

Fort heureusement, Astrel K ne va pas jusqu'à s'aventurer (et se perdre) dans les compositions insupportables de la fin de carrière de Stereolab. Rhys Edwards s'inspire uniquement de ce qu'on aime vraiment chez ce groupe, en l'occurrence leur côté rétro-futuriste krautrock. Clean Coal est probablement une des chansons les plus réussies du disque. La voix de l'anglais s'y pose comme un petit miracle sur une instrumentation basse, guitare et batterie tout en retenue avec ses moments minimalistes entêtants. Le son répétitif a souvent été souvent mis en évidence dans la musique d'Ulrika Spacek, mais il prend ici une tout autre tournure, probablement moins krautrock que par le passé mais pas forcément moins torturée. D'ailleurs l'anglais ose déstructurer sa chanson avec un final jazz pour le moins inattendu. Les instrumentaux assez expérimental Forwardmomentum et Morbid clinging sont également d'excellente facture, mais c'est le final Maybe It All Comes At Once et son côté pop (presque) psychédélique qui donne l'envie de se replonger dans ce disque.

Astrel K mérite donc la mention A avec Flickering i pour ce premier album très séduisant. En s'éloignant du son d'Ulrika Spacek sans jamais totalement le faire disparaître, Rhys Edwards réussit à trouver ses marques et, possiblement, à s'engager dans une nouvelle voie musicale qui fait mouche. Les créations musicales d'Astrel K trouvent davantage d'espace et c'est ce qui rend cette musique moins brute que par le passé. Un essai réussi qui mérite que l'on s'y attarde.
tracklisting
    01. IS IT IT OR IS IT I
  • 02. YOU COULD IF YOU CAN
  • 03. IMPERIAL PHASE
  • 04. 9V
  • 05. CLICKTIVISM
  • 06. CLEAN COAL
  • 07. FORWARDMOMENTUM
  • 08. FLICKERING I
  • 09. MORBID CLINGING
  • 10. MAYBE IT ALL COMES AT ONCE
titres conseillés
    IS IT IT OR IS IT I - CLEAN COAL - MAYBE IT ALL COMES AT ONCE
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