Art School Girlfriend

Deuxième album pour Polly Mackey, alias Art School Girlfriend, deux ans après Is It Light Where You Are déjà loué dans ces colonnes. Inutile de faire durer le suspense : cette nouvelle livraison est, elle aussi, d'un très bon niveau.

L'écoute démarre par A Place To Lie, morceau qui avait été dévoilé en début d'année, et qui donne le ton de ce qui va constituer une bonne moitié de l'album, à savoir des chansons basées sur une rythmique très rapide, limite techno, avec beaucoup de temps marqués, mais sur lesquelles viennent se greffer des nappes de synthés assez planantes. Et par-dessus le tout, la voix grave de Mackey venant faire le liant entre tout ces éléments. C'est d'emblée très bon, avec un final instrumental très réussi.
Close To The Clouds vient enfoncer le clou et confirmer qu'on a un très bon album dans le casque. Marque du talent de Mackey, les couplets de ce morceau sont essentiellement basés sur deux accords largement éculés, et pourtant, avec des arrangements soignés et recherchés, ça passe formidablement bien. On ne peut être que pris par l'ambiance qui se dégage de ce titre en tout point réussi.

Real Life embraye ensuite, avec la participation de Marika Hackman aux chœurs sur le final. Une splendide chanson, construite selon un savant crescendo, avec en prime l'apparition de cordes (synthétiques ?) du meilleur acabit. Certes, Everything But The Girl n'est pas loin, mais il y a une telle personnalité dans ce titre qu'on ne saurait reprocher à Polly Mackey cette influence.
Waves ralentit le tempo, et on imagine très bien ce titre faire office de musique de film, avec cette ambiance cotonneuse qui s'en dégage. Blue Sky surgit, et on se demande si on n'a pas découvert par hasard un inédit de Depeche Mode, mais non, c'est bien un morceau d'Art School Girlfriend, avec la participation de Tony Njoku au chant. Un titre court, qui fait office de transition avec la seconde moitié du disque, laquelle démarre par The Weeks, qui monte progressivement en puissance jusqu'à deux minutes et cinquante secondes où les guitares électriques surgissent et font totalement décoller l'ensemble.

Arrive le seul faux pas du disque, Laugh My Head Off, un peu en pilotage automatique par rapport à tout le reste de l'album, et qui surtout se termine par un fade out raté, comme si Polly Mackey n'avait pas su comment boucler ce titre. Heureusement, Out There vient remettre Soft Landing sur de bons rails, avec des idées rythmiques très originales et une production de première bourre.

Heaven Hanging Low est bon sans être transcendant, How Do You Do It, très court, est très travaillé et fait parfaitement le job avant ce splendide final qu'est Too Bright. On pense là encore à Depeche Mode mais, sauf leur respect, voilà longtemps que Dave Gahan et Martin Gore ne nous ont pas gratifiés d'un morceau d'une telle densité, avec un refrain millésimé. Une très belle conclusion donc pour cet album qui confirme largement le talent de Polly Mackey et qui, de plus, est idéal à écouter au mois d'août en regardant le soleil se coucher sur la mer, la montagne ou tout autre paysage propice à la rêverie.