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Starsailor

Where The Wild Things Grow

Starsailor - Where The Wild Things Grow
Chronique Album
Date de sortie : 22.03.2024
Label : Starsailor
25
Rédigé par Pierre-François Long, le 24 mars 2024
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C'est avec un haussement de sourcil, voire un sourire narquois, qu'on a appris la nouvelle : Starsailor sortent un nouvel album, sept ans après le fadasse All This Life et près de deux décenies après ce qui reste le tube planétaire du groupe, Four To The Floor. D'où la question qui vient immédiatement à l'esprit : ça vaut quoi Starsailor en 2024 ?

On en a rapidement une petite idée avec Into The Wild qui ouvre donc ce Where The Wild Things Grow. Le son est calibré pour la radio et les stades, avec un rythme assez lourd, et, surprise, pas de réelle structure classique couplet/refrain. Ca pourrait être acceptable s'il n'y avait sur la seconde moitié du titre un gros problème au niveau de la production. Ecrire que cette dernière est bordélique est un doux euphémisme, car on ne comprend pas du tout où le groupe veut aller avec cet empilement d'arrangements qui ne collent absolument pas les uns avec les autres. Ce mélange harmonica / chœurs / solo de guitare électrique n'a aucune cohérence, et c'est dommage, d'autant plus qu'on va le voir (et surtout l'entendre), ça ne va pas être un cas isolé sur le reste de l'album...

Heavyweight propose des couplets lourdingues et refrain un peu plus léger, mais ça sonne inoffensif, un peu comme si Ray Davies s'était mis en pilotage automatique et s'était branché sur une pédale fuzz un peu pourrie. After The Rain est une ballade ultra calibrée. Guitare acoustique et harmonica en intro, puis piano et pedal steel, puis batterie et guitare électrique. C'est mignon, mais pas de quoi se relever la nuit. Where The Wild Things Grow joue encore la carte du mid-tempo. Alors oui, certes, James Walsh a toujours cette voix unique, mais ça ne fait pas tout. Quand il n'y a pas de mélodie et de production dignes de ce nom (ce son de fuzz manqué mélangé à du piano, franchement...), difficile de pouvoir sauver quelque chose.

Flowers propose enfin des arrangements qui tiennent la route. Ces derniers sont très américains (pedal steel, basse jazzy), mais avec une bonne mélodie et un chant sobre, voilà donc le premier morceau vraiment intéressant du disque, malgré un son de batterie breveté Whirlpool. Bonne nouvelle sur Better Times : une Rickenbacker est de sortie. Mauvaise nouvelle : tout le reste du morceau part à vau-l'eau avec des « Oooh oooh » sur le refrain ultra lourds, pour une chanson manquant de finesse d'exécution, malgré une mélodie souvent accrocheuse. Le final pseudo-gospel sur fond de pédale wah-wah est complètement loupé, merci la production.

Avec Dead On The Money, on repart sur du rythme, le problème, c'est qu'on dirait du U2 dernière période, avec le son de The Edge en moins. A oublier. Enough se révèle idéale pour une musique de publicité d'agence de voyage... Comme souvent chez Starsailor, on a quand même un singulier manque de personnalité qui se révèle au fur et à mesure que l'album se déroule. Hard Love est basé sur de petits arpèges de guitares, un petit piano, un petit synthé, de petites harmonies vocales, et une jolie mélodie. Pas le morceau de l'année, mais ça passe. Last Shot, en revanche, est une horreur absolue de production. A faire écouter dans toutes les écoles d'ingénieur du son pour apprendre ce qu'il ne faut pas faire. A côté de ce carnage, Meat Loaf passerait pour Elliott Smith. Enfin, le disque se termine par Hanging In The Balance, une honnête petite ballade.

Alors, Starsailor en 2024, ça vaut quoi ? Eh bien pas grand-chose. Sept ans d'attente pour un disque pareil, voilà qui pose question sur la capacité du groupe à continuer à aller de l'avant... et à trouver un producteur compétent.
tracklisting
    01. Into The Wild
  • 02. Heavyweight
  • 03. After The Rain
  • 04. Where The Wild Things Grow
  • 05. Flowers
  • 06. Better Times
  • 07. Dead On The Money
  • 08. Enough
  • 09. Hard Love
  • 10. Last Shot
  • 11. Hanging In The Balance
titres conseillés
    Flowers, Hard Love
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