Choses promises, choses dues. C'est à la suite de la prestation live de Villagers à la Maroquinerie de Paris début juin que nous avions rencontré pour la toute première fois Hamish Hawk, songwriter écossais alors en première partie de l'Irlandais Connor O'Brien. Cette demi-heure de folk-rock acoustique nous avait largement convaincus de prêter une oreille attentive à son prochain album.
Ainsi, avec un emploi du temps fortement chamboulé par les Jeux Olympiques, à courir de stades en Arenas, de skate parcs en fan zones, entre deux séances « sofa et chips » où l'on se découvre une passion folle pour le surf, le tir à l'arc et le pentathlon moderne, notre métier de critique rock s'est mis en sommeil. En ce lendemain de cérémonie de clôture des épreuves parisiennes, le retour à la normale se fait à l'écoute du très charmant Hamish Hawk qui nous permet donc de reprendre le travail en douceur.
Entre temps, notre conscience professionnelle nous a fait creuser un peu plus la biographie de ce natif d’Édimbourg et nous avons ainsi pu découvrir que Hamish a débuté sous son véritable patronyme Hamish James Hawk, avec comme premier essai un disque mystérieusement nommé Aznavour en 2014 que nous n'avons malheureusement pas encore écouté, puis sous le pseudonyme de Hamish Hawk & The New Outfit, lors de la sortie de son premier LP From Zero To One en 2018. Continuant sous le simple nom de Hamish Hawk, deux autres albums ont suivi, Heavy Elevator en 2021 et le récent Angel By Numbers en 2023, dont nous avons découverts à la Maroquinerie les singles Bridget St. John, Money et l'étonnant The Mauritian Badminton Doubles Champion, 1973.
Bien qu'en solo et en acoustique, Hamish Hawk a dégagé durant cette courte première partie un charisme marquant, grâce à son chant grave et très harmonieux, en nous dévoilant un réel capital sympathie sachant humblement qu'il se présentait à nous en parfait inconnu.
Après avoir actionné notre fidèle boite à « mieux vaut tard que jamais », nous nous lançons dans l'écoute du nouvel album studio d'Hamish Hawk intitulé A Firmer Hand. Et ce dernier nous permet d'en savoir un peu plus sur la véritable personnalité de ce musicien. Derrière ces airs de « gendre idéal » se cache un homme aux multiples tourments personnels, et ce nouvel opus semble les mettre ouvertement en exergue. Le tracklisting nous dévoile des morceaux très intimes, qui évoquent l'analyse personnelle d'Hamish sur les relations amoureuses entre hommes, leurs rapports à la séduction et à la sexualité, entre romantisme et macho attitude.
Le timbre très bariton du musicien donne aux douze pistes une intensité dramatique palpable dès les premiers accords de Juliet As Epithet, suivi par Macchiavelli's Room et ses intonations diablement sexy grâce à ce piano puissant.
Le style d'Hamish Hawk est à l'image de son talent de multi instrumentiste : varié et riche. On aime ainsi le côté disco funky de Big Cat Tattoos avec sa grosse ligne de basse, la fragilité du très dépouillé Christopher St. , la force des guitares de Men Like Wire, portées par des paroles toutes aussi puissantes dans leur message, ainsi que l'intensité distillée crescendo de Milk An Ending, où la six cordes se veut toute en riffs lancinants, encore un fois parfaitement accompagnée de ce chant tendu et envoutant. Inspiré par ses expériences de vie, Hamish Hawk retranscrit dans son nouvel album un récit que l'on devine authentique, interprété sans tabou et surtout orchestré sans lourdeurs avec un rythme toujours entrainant.
Bien que déjà son quatrième album, A Firmer Hand est un disque qui nous permet de rentrer très facilement et avec beaucoup de conviction dans l'univers musical d'Hamish Hawk, fait d'une pop-rock subtile, grâce à une palette de sentiments exposée de façon très honnête. Un bel artiste qui de surcroit se révèle être sur scène un véritable entertainer, que la capitale pourra à nouveau découvrir en première partie de ses compatriotes Travis au Trianon le premier septembre prochain, en attendant par la suite un retour, nous l'espérons, en tête d'affiche pour nous faire découvrir plus pleinement son large répertoire.
tracklisting
01. Juliet As Epithet
02. Macchiavelli's Room
03. Big Cat Tattoos
04. Nancy Dearest
05. Autobiography Of Spy
06. You Can Film Me
07. Christopher St.
08. Men Like Wire
09. Questionnable Hit
10. Disingenuous
11. Milk An Ending
12. The Hard Won
titres conseillés
Macciavelli's Room, Big Cat Tattoos, Men Like Wire