Continuons notre rentrée, toujours au Supersonic, décidément le lieu de tous les parisiens et franciliens en quête de concerts en ce mois de janvier aussi frileux en offres de divertissement qu'en températures. Sans transition, nous passons de l'aura mystique d'Ebbb pour nous diriger vers la charmante ville d'Édimbourg, représentée ce soir par le non moins charmant Hamish Hawk, songwriter découvert en juin dernier alors en solo acoustique lors de la prestation de Villagers à la Maroquinerie de Paris. Depuis lors, une chronique enjouée sur son dernier album
A Firmer Hand paru cet été et un rendez-vous au Trianon de Paris en première partie de Travis, narrée comme très enthousiasmante.

Nous avons donc patienté quelques mois de plus pour retrouver Hamish Hawk enfin en tête d'affiche à Paris pour nous présenter
A Firmer Hand. Mais, à l'image de la vie d'un gouvernement français, les péripéties se multiplient et ce concert où nous attendions personnellement d'enfin voir le groupe dans son entièreté se verra chamboulé dans sa tenue. C'est en effet un peu déconfit que Hamish Hawk se présente sur scène en nous annonçant que trois de ses quatre musiciens (soit le batteur, le claviériste et la bassiste) ne pourront pas monter sur scène pour cause de maladie soudaine. Apparemment tous les deux rescapés de ce que l'on suspecte être une méchante intoxication alimentaire ou apparentée, c'est donc seulement accompagné de son guitariste Andrew qu'Hamish Hawk va néanmoins se produire, dans un club honorablement rempli par rapport à la veille, car garni dans ses premiers rangs de véritables fans de l'artiste.
Plutôt amusé de la situation, Hamish nous expliquera tout du long du concert que ce show étant sa toute première date pour promouvoir son nouvel album, ce dernier lui tient vraiment à cœur et c'est ainsi que nous nous retrouvons les témoins privilégiés d'un show semi acoustique, Andrew étant armé de sa guitare électrique, et d'une setlist entre nouveaux morceaux et anciens avec une part laissée au choix de ce public qui apprécie cette drôle de configuration.
Malgré un brouhaha incessant en provenance du bar, Hamish réussit à capter l'attention grâce à son chant des plus gracieux, qu'il sait mettre en valeur par un sacré charisme, ce dernier ne cessant d'exprimer au travers de pas de danse, de grands sourires et autre regards perçants ses textes souvent personnels, quasiment tous traitant des relations amoureuses plus ou moins heureuses mais toujours pleins d'humour avec une petite pointe de cynisme qui nous font vraiment attester du grand talent d'écriture de l'Écossais.

Malgré la situation et une setlist réaménagée à la dernière minute, c'est un vrai moment de complicité auquel nous prenons part, avec la certitude que des titres comme
Men Like Wire,
Juliet As Epiteth et
Big Cat Tatoos sont de véritables petites pépites. Un passage seul à la guitare pour
Bridget St. John et
Catherine Opens A Window offre une jolie intimité entre le public et l'artiste, et le concert se termine sur le morceau le plus atypique et amusant d'Hamish Hawk, le fameux
The Mauritian Badminton Doubles Champion, 1973.
Ce premier show parisien en tête d'affiche de Hamish Hawk restera dans les mémoires, ce dernier ayant parfaitement réussi à gérer cet aléa de dernière minute grâce à sa très grande sympathie, un sacré sens de l'humour et surtout un répertoire pop rock raffiné, interprété avec beaucoup d'entrain. Un musicien que l'on espère retrouver dans les conditions les plus optimales pour son prochain passage dans la capitale, qu'il nous a promis le plus rapide possible.