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That Fucking Tank

The Day Of Death By Bono Adrenalin Shot

That Fucking Tank - The Day Of Death By Bono Adrenalin Shot
Chronique Album
Date de sortie : 23.01.2006
Label : Jealous Records
25
Rédigé par Jimprofit, le 12 février 2006
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Lorsque deux transfuges de Kill Yourself, groupe de rock expérimental tendance Shellac, s’essayent au périlleux exercice de la chanson instrumentale, on ne peut qu’être circonspect. D’autant que le duo guitare/batterie ne se serait sûrement jamais vu offert l’opportunité de réaliser une telle expérience si leur label, Jealous Records, à l’image de la scène de Leeds d’une manière plus générale, n’avait pas eu le vent en poupe. Sans compter que réaliser un album entièrement instrumental a toujours relevé de la performance, dans la mesure où il est extrêmement difficile, voire impossible, de ne pas finir par lasser sur la distance.

Dès les premières mesures de Making A Meal For Beethoven qui assène un rock très dur, aux forts relents de métal, nos doutes se confirment. On éprouve de grosses difficultés à s’immerger dans l’univers de That Fucking Tank, fait d’un rock dense, où les riff semi-improvisés se développent à partir d’un embryon de mélodie, où les variations et les digressions son reines. On assiste, en effet, à une sorte de transposition du free jazz au métal. Si le concept ne manque pas d’intérêt, il trouve très vite ses limites, notamment dans les chansons peu inspirées et qui s’essoufflent comme Lands And Body Cool Off.

Hélas, les quelques tentatives pour couper le rythme (les morceaux chantés, dont un a capella : The Freedom Of Music et Land Speak Record) s’avèrent infructueuses et l’ennui est toujours de mise. Néanmoins, au fur et à mesure que l’on avance dans l’écoute de l’album, on réussit à apprivoiser la musique de TFT et acquérir les codes pour la décrypter. Ainsi finit-on même par trouver plaisants, voire bons, certains morceaux comme Lands And Body Go Wild. Mais l’exercice ressemble parfois trop à un numéro de funambulisme, l’équilibre étant bien souvent par trop précaire. Et le duo passe à deux doigts de la correctionnelle (Evening In Body Cafe) même si le format court des chansons permet parfois de limiter les dégâts et abréger nos souffrances.

Bien que TFT propose une expérience qui a le mérite d’être originale, le pari est très difficile à relever, surtout avec seulement deux instruments, pas forcément complémentaires. Sans oublier que la production est souvent un peu plate, uniforme, ce qui a pour effet de gommer les nuances mélodiques. Il apparaît évident que le projet de TFT n’a d’autre ambition que de proposer une digression musicale ludique, où le duo s’amuse tout en prenant un cliché du moment présent dans la perspective de conserver un témoignage de sa jeunesse. Il ne s’agit pas de faire date dans l’histoire de la musique, ni de suivre un quelconque plan de carrière, mais de pouvoir, dans quelques décennies, illustrer le récit de ses faits d’armes passés au coin du feu, par le biais d’un album très personnel.
tracklisting
    01. Good Morning
  • 02. Making A Meal For Beethoven
  • 03. Simply The Beast
  • 04. Lands And Body Cool Off
  • 05. The Freedom Of Music
  • 06. Lands Speak Record
  • 07. The Rain Comes All The Way From Siberia (And This Is The First Place That It Breaks)
  • 08. A Pleasant Outing
  • 09. Lands And Body Go Wild
  • 10. Pumping Iron
  • 11. Evening In Body Cafe
  • 12. Andrew
  • 13. James
  • 14. Saygoodnight
titres conseillés
    Lands And Body Go Wild, Pumpkin Iron
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