Delays

Deux ans après la sortie de leur premier album Faded Seaside Glamour et après avoir assuré les premières parties de The Coral ou encore Pixies, Delays sort You See Colours. Si le premier opus était plutôt réussi et prometteur, le second anéantit quelque peu les espoirs placés en ce groupe pop de Southampton. Le quatuor a pris une toute autre direction sur You See Colours et bien mal leur en a pris.

A l’écoute du premier single, Valentine, on se demande quelle mouche a piqué Greg Gilbert et ses collègues. On se croirait revenu dans les années 80, au temps de Duran Duran ou de A-Ah. La pop douce et inspirée de Faded Seaside Glamour a fait place sur ce morceau à de l’électro-pop. Valentine fait l’effet d’un titre remixé, adapté pour passer en boîte, comme avait pu l’être en son temps Four To the Floor de Starsailor. Sauf que là, c’est le titre original qui est directement massacré.

Heureusement, le reste de l’album est quand même meilleur que le single. On retrouve cette touche « années 80 » assez déroutante dans l’intro de Given Away ou Winters Memory Of Summer mais le charme de la voix quasi-féminine de Greg Gilbert opère toujours. Elle nous offre quelques belles émotions, comme sur You And Me ou Sink Like A Stone. Entre deux ballades, les guitares électriques apportent un peu de dynamisme à cet album comme sur This Towns Religion, Too Much In Your Life ou Lillian.

Dans l’ensemble, You See Colours se laisse écouter facilement mais demeure beaucoup moins inspiré que Faded Seaside Glamour, aucune mélodie ne s’imprime vraiment. En bref, un album un peu fade. En 2004, Delays avait l’ambition de devenir « the perfect pop-band ». Mais le virage pris avec ce nouvel album risque de rendre le chemin encore plus long.