SOLAR EYES

Discrètement débarqués de Birmingham, SOLAR EYES nous avaient éblouis avec leur premier album. Ils portent toujours aussi bien leur nom et, alors que nous entrons dans l'automne, leur musique radieuse et gorgée de soleil californien fait du bien. Mais attention : derrière des airs pop entraînants, cet album nous plonge dans un univers de polar glauque, envoûtant comme un gourou aussi maléfique que charismatique.

Les ingrédients de la bonne pop sont bien là : une voix qui allie douceur et puissance, et des guitares mélodiques. Mais ce qui rend la musique de SOLAR EYES particulièrement captivante, c'est leur manière d'éviter les clichés. Les guitares, inspirées, ne sombrent jamais dans la démonstration de solos inutiles et s'appuient sur une juxtaposition de gimmicks subtils qui enrichissent chaque morceau. Quant à la batterie, loin de se contenter de marquer le rythme, elle est tout aussi inventive et évoque les meilleures albums de trip hop.


En grand disque pop, Live Freaky! Die Freaky! recèle plusieurs pépites qui mériteraient une audience massive : Rubik's Cube, Mr. Magpie et An Eagle Flies Alone. Chacun de ces morceaux raconte une véritable histoire, et ils auraient trouvé leur place, il y a quelques années, dans des clips-fictions diffusés en boucle sur MTV. Aussi splendides soient-elles, ces chansons se prêtent moins au formatage en micro-extraits pour les réseaux sociaux, ce qui rend leur découverte d'autant plus précieuse pour ceux qui prendront le temps de les écouter.

Cette qualité sonore tient aussi à la collaboration avec Jeff Knowler, qui accompagne le groupe depuis ses débuts. Après avoir entendu une première démo de I See The Sun, il encourage Glenn Smyth (chant et guitares) à regarder Once Upon A Time in Hollywood de Quentin Tarantino. S'en suit la lecture d'un ouvrage consacré à la secte de Charles Manson qui achève de nourrir l'imaginaire du groupe, et l'idée de l'album prend forme. Après s'être évadés d'Alcatraz sur leur précédent disque, SOLAR EYES semblent prêts à retourner au trou, sans renier leur fascination pour la Californie.

Ce deuxième album, dans la lignée du premier et tout aussi réussi, est une nouvelle chance de découvrir ce groupe trop discret. Ce sont eux qu'Oasis auraient dû inviter en première partie de leur tournée.