Morning Runner

A trop vouloir faire passer leurs vessies pour des lanternes, les majors n'obtiennent qu'une seule et unique chose : se décrédibiliser auprès d'un public lassé des campagnes promotionnelles et autres dithyrambes injustifiées. Heureusement, quelques exceptions, à commencer par Morning Runner, parviennent de temps à autre à nous faire oublier cette règle, redonnant par la même occasion un soupçon d'espérance au public. Récente signature de Parlophone, ces quatre anglais ont d'ores et déjà présenté leur pop aux cotés de Coldplay, en attendant leur prochaine tournée en première partie d'Embrace. Une stratégie de popularisation parfaitement adaptée, mais d'une sincérité douteuse.

La musique du groupe, puisque c'est ce dont il est principalement question, se rapproche le plus souvent des classiques de David Gray, Athlete et surtout Starsailor, ne serait-ce qu'en raison de l'omniprésence constante du piano. Un son taillé sur mesure pour toucher le plus grand nombre, et porté par une poignée de singles franchement efficaces et entêtants : enchaînés en ouverture du disque, It's Not Like Everyone's My Friend, Have A Good Time, Gone Up In Flames et Burnig Benches surclassent aisément n'importe quel titre composé par James Walsh depuis Love Is Here.

Une référence suffisamment parlante, bien que cet état de grâce ne subsiste pas tout au long du disque. Le groupe semble ainsi avoir placé tous ses pions d'entrée de jeu, comme pour mieux appâter le badaud découvrant le disque par hasard chez son disquaire. Peu originaux, trop ressemblants, la plupart des morceaux tirés de Wilderness Is Paradise Now peinent à se démarquer du lot et finissent par lasser l'auditeur dont la seule envie est de relancer son écoute depuis l'origine.

Si le succès de ce premier album de Morning Runner auprès du grand public ne fait aucun doute, il en faudra bien plus pour convaincre sur la durée !