Lostprophets

Après l’album de la révélation, The Fake Sound Of Progress, paru il y a près de six ans, après celui de la confirmation, Start Something, il semblerait bien que le troisième opus de ce groupe gallois peu prolifique soit celui de la consécration. Même si les accents rapcope, voire néométal, sont, depuis l’album précédent, troqués contre une couleur nettement plus émocore, à la manière de l’évolution d’un Funeral For A Friend ou encore d’un Million Dead, l’esprit purement rock teinté d’une identité britannique demeure.

Ainsi les titres Everyday Combat et A Town Called Hypocrisis en offrent-ils l’illustration, avec leur mélodie à la fois complexe, obsessionnelle et terriblement percutante. Même si, à l’instar de Rooftops (A Liberation Broadcast), le premier single de l’album, on perçoit peu d’originalité dans les compositions, toutefois, celles-ci font preuve d’une grande efficacité, comme l’entraînant et entêtant Everybody Screaming en atteste.

Une fois de plus, les guitares, très électriques, sont acérées et se mettent au service du chant aux multiples variations vocales pour donner des morceaux enlevés, plutôt rapides et énergiques, bien que l’on déplore la discrétion de ces synthés sublimes qui faisaient l’originalité du premier album et qui participaient activement de son génie. Can’t Stop, Gotta Date With Hate, par exemple, illustre à la perfection la facture classique et un tantinet prévisible des morceaux.

Si Transmission Liberation n’est pas l’album de l’année, comme put l’être en son temps The Fake Sound Of Progress, il n’en reste pas moins un très bon disque, proposant une douzaine de chansons, au message vaguement revendicatif et au titre à rallonge, certes, mais où le charme opère toujours, semant même parfois le trouble dans nos esprits, comme le très inspiré Heaven For The Weather, Hell For The Company. Avec une trajectoire totalement à part dans le paysage musical actuel et un plan de carrière qui brille par son absence, Lostprophets nous offre un troisième album intéressant et attachant, pétri du charme désuet des années émocore.