The Rock Of Travolta

Contrairement à ce que leur nom délirant pourrait laisser penser, derrière The Rock Of Travolta ne se cache pas une poignée de rockers rebelles voulant ressusciter le rock’n roll des 70’s. Tout au contraire d’ailleurs. Salué par la presse britannique, aussi bien par les fanzines et webzines que, et cela étrangement, par les classiques NME, Q ou Kerrang ! les oxfordiens ont livré là à la fois un des meilleurs albums de la fin 2003 mais aussi et surtout un des plus étrange et surprenant ! Leur premier mini album « My band’s better than your » (meilleur que Uluru à mon sens) était passé inaperçu, Uluru ne devrait pas et ne doit pas l’être !

Première chose à signaler : The Rock of Travolta est un groupe instrumental. Pas la peine d’attendre désespérément une voix, il n’y a pas de chanteur. Deuxième chose : les réfractaires aux cuivres, bits electro ou violon peuvent passer leur chemin. Uluru en est bourré et ses sonorités sont omniprésentes.

The Rock of Travolta reste quand même un groupe rock, ou plutôt post-rock, pour les classer selon les conventions. La comparaison avec Mogwaï est inévitable mais il serait stupide de s’arrêter à cela car les anglais ont leur style bien défini. Un groupe original et terriblement rafraîchissant, délirant aussi avec leurs airs de génériques télé ou de musique de film !

Uluru est un mélange complexe, mais qui s’écoute relativement facilement. L’absence de voix donne à la musique une dimension particulière. Chaque riff, chaque son, chaque note prend alors une importance plus grande pour l’auditeur. Les influences et apports sont divers, des guitares bien sur, qui s’entremêlent aux violons, trompettes ou piano, se laissant même parfois dominées sans pour autant abandonner la partie. Sans doute pour mieux ressurgir là ou on ne les attend pas. Les changements de rythmes sont déstabilisants, The Rock of Travolta sait surprendre, pour preuve David Line chanteur de Seafood vient apporter sa contribution en posant sa voix sur « Everything’s Opened Up ».

Le plus surprenant avec eux reste à savoir comment ils arrivent à tout mélanger, bruits et rythmes sans que cela ne soit inaudible. . En s’aventurant dans cet espèce de bruit maîtrisé The Rock of Travolta ont joué à un jeu dangereux. Ils auraient pu tout aussi bien être inaudible, pourtant le résultat est somptueux !