La routine n’est pas toujours ennuyante, preuve en est avec les compilations du label Smalltown America. Routine parce que le défilée des différentes éditions des Public Service Broadcast devient autant une habitude que la première version était, il y a quelque mois, une bonne surprise largement saluée par le milieu. Et nous en sommes maintenant déjà au cinquième volume !!!

Esthétiquement on remarque quand même une légère évolution. Adieu l’ancien design, le nouvel artwork, fait main, rouge sur blanc, vieux loup de mer dessiné de traits de crayon, les emblèmes communistes sur le bonnet (tout un symbole, je ne rappellerais le principe des compilations) semble nous montrer du regard la voie à suivre.

Côté contenu en revanche la ligne de conduite n’a pas franchement variée. Toujours autant de groupes, 23 cette fois ci, tous peu connus et différents, tous relativement jeunes sur le marché, tous en quête de médiatisation et d’exposition. Sur PB5 il y a certainement du bon comme du moins bon, du punk comme de la pop… seule certitude il y en a pour tous les goûts. Mais l’un dans l’autre nous sommes tous gagnants, du label aux groupes, en passant par nous, curieux auditeurs que nous sommes.

Ça n’est pas un hasard si Distophia ouvre le bal. A mi chemin entre Pavement et Seafood, les gars de Birmingham s’étaient déjà fait remarquer par un premier mini album assez intéressant. Et ils confirment avec un nouveau morceau Shrimpboat. Ils sont sans doute le groupe à suivre de ce volume avec le trio écossais post hardcore mélodique Sucioperro, placé lui curieusement en fin de disque.

Et si l’on retiendra également avec attention le punk rock énergique de Dive Dive ou bien The Nothing, cette édition s’affirme surtout par son versent le plus doux. Exemples avec les envoûtants et entraînants +/- (prononcez plus minus) qui conjuguent l’indie pop avec un côté dansant très en vogue actuellement. Des New Yorkais sûrement. A côté d’eux, les mélancoliques Betes Noires nord irlandaises, annoncées comme « the next big thing » à Belfast ou Cayto, qui traînent derrière leur piano une casserole de genre (classique, jazz voir punk) et d’influences, tirent aisément leurs épingles du jeu. Pour le côté pop ajoutons les sympathiques ballades des Awakes ou des irlandais de Waiting Room.

Les filles ne sont pas oubliées avec la dirty pop de Lexxi, le son quelque peu déjànté de Piney Gir, qui nous sort tout un morceau en lalala, ou encore les Grands Delinquents qui naviguent vers une garage pop acidulée de claviers.

Au rayon des plus durs, le math rock de Centrifuge ou Twofold, sorte de A version metal, n’offrent que très peu d’intérêt. Pas d’enthousiasme non plus pour les 100 Bullets Back et leur version electropop de Franz Ferdinand qui tient plus du remix raté, pour Xyla sorte de Mclusky du pauvre, ou pour Stories and Comets, des Biffy Clyro sans relief. A revoir.

En 80 minutes et 23 titres, PSB 5 ne nous offre sûrement rien d’exceptionnel, mais au moins de quoi ravir chacun. Finissons alors sur la devise du label qui à elle seule résume l’esprit de leurs compilations : : “banish the black art of record manufacture, distribution and sale good music needs to be heard – that’s the bottom line”. Tout est dit.