15h40. L'horloge qui fait face à la scène du Pop-Rock Main Stage égrène son carillon pendant que nos trois mimes s'animent. Dès la fin de leur spectacle, il est l'heure du premier concert de la série sur cette scène. La fosse est bien remplie en ce troisième jour de festival.

L'ouverture des festivités s'organise autour de
Jake Bugg, jeune chanteur au look Justin Bieber... Mêmes initiales et des fans féminins pour la majorité. Tout comme ce dernier, il enchante les jeunes filles, et il faut les voir se presser sur le devant de la fosse, les larmes aux yeux. L'une des groupies, élevée sur les épaules de son ami, enlèvera son haut de soutien-gorge sans pour autant laisser voir sa poitrine, cachée derrière son bras libre. Cependant, les similitudes s'arrêtent là !
Sa setlist fait alterner les titres de son premier et de son second album, sortis respectivement en 2012 et 2013, avec une proportion plus importante pour le premier, éponyme. Les airs lancinants alternent avec des accents folk-rock.
La voix du jeune chanteur n'est pas encore bien mâture mais elle évoque nettement celle de Liam Gallagher, d'Oasis. Le manque d'expérience scénique se ressent : il communique peu ou prou avec le public ou jette la tête en arrière pour ne pas hurler dans le micro. Il prend un peu d'assurance à partir de la quatrième chanson,
Slumville Sunrise, qu'il entonne en souriant enfin aux festivalières, ravies.
Il ne lui faudra pas moins de trois guitares - sèche et électrique - durant son show, laissant le public le huer lorsqu'il prend un peu de temps pour en changer. Cependant, quelques solos bien enchaînés l'enchanteront ainsi que l'engagement réel du jeune artiste dans ses chants. A suivre...

Les très populaires américains d'
Imagine Dragons lui succèdent, après la demi-heure de battement nécessaire aux techniciens pour désinstaller, réinstaller la scène. Le chanteur de la formation a une présence scénique et une signature vocale assez uniques. Il saute et interpelle le public dès le début de son show. Dans sa setlist, avec des titres comme
Demons et
Radioactive le groupe a fait plaisir à un public préalablement conquis.

C'est au tour de
The Big Pink de se produire dans la salle de l'A38. Si son nom évoque celui de nos autoroutes, les bouchons n'y existent pas à cette heure-ci : à près de 18h, elle est quasi-déserte ! Robbie Furze, tout de noir vêtu, monte sur scène, accompagné par des musiciens et une blonde diaphane, guitariste et choriste. La voix du chanteur est partiellement couverte par la guitare et la batterie dont les basses sont saturées dans cette salle. Il déroule sa setlist avec
Velvet, titre attendu par son public et la poursuit avec des titres comme
Decoy,
Here I Am ou un inédit, pendant que la salle se remplit. Robbie remplit sa mission parfaitement, mettant du cœur à l'ouvrage. Le groupe ne jouera aucun titre de son dernier album, évitant de décevoir des fans peu enthousiastes de son virage pop.
Si la salle s'est progressivement remplie, elle se vide avant la fin : l'appel de Placebo doit être trop fort !
Sur la Pop-Rock Main Stage, la Flag Party collective se prépare. A l'instar des ballons d'hier, ce sont des milliers de drapeaux portant le logo rouge du Sziget sur fond bleu ou jaune et d'autres, nationaux ou régionaux (il y avait un drapeau Breton !). Les festivaliers agitent le leur de gauche à droite, de plus en plus vite, selon le rythme qu'orchestre l'animateur.
Placebo se mettent en place à 19h30. Les festivaliers s'entassent autour de la scène et de ses alentours et la circulation est presque impossible. Le sur-place demeure l'issue la plus sûre ! Un Brian Molko impeccable entre en scène suivi des autres musiciens de la formation. Il aborde son habituel look androgyne, avec sa coupe au carré de cheveux noirs et ses yeux bleus entourés de khôl. Le guitariste, Stefan Olsdal, méconnaissable avec sa courte barbe, s'investit à fond dans le show et appelle le public à réagir en brandissant sa guitare, faisant alors sourire le leader.
Ils alterneront ce soir de manière engagée les tubes anciens et titres de leur dernier album comme
Loud Like Love introduit en précisant qu'ils sont venus en paix car ils sont « Fort Comme l'Amour ».
Scene Of The Crime et
Too Many Friends complètent la setlist centrée sur leur dernier album. Les tubes plus anciens sont entonnés par la foule, notamment sur
Song To Say Goodbye et
The Bitter End. Le rappel donnera l'occasion d'écouter trois chansons supplémentaires.

Si on préfère écouter le « so cute »
Tom Odell, il faut retourner rapidement vers l'A38 et y être dès 19h50 ! Le jeune chanteur a conquis un public international avec son titre
Another Love, qu'il ne manquera pas d'interpréter, repris en chœur par les fans qui ont rempli la salle et paraissent bien plus jeunes et plus sages que ceux de Placebo ! Arrivé avec quelques minutes de retard, et sifflé par la foule, heureuse de le voir enfin, il ne quittera pas sa veste durant le show. Il aura besoin de boire et, surtout, de s'essuyer le visage à maintes reprises puis de replacer ses cheveux blonds trempés de sueur derrière ses oreilles.
Il fallait bien choisir sa place dès le début car la position du chanteur derrière le piano droit fait qu'il tourne le dos à la moitié de la salle. Cependant, ses solos au piano, dont certains aux accents très jazz, sont appréciés. Les musiciens qui l'accompagnent quitteront même la scène pour le laisser sévir sur son instrument de prédilection un morceau plutôt classique. Après quelques titres, il se payera le luxe de prendre le temps d'allumer et de fumer une cigarette et les musiciens organiseront un temps instrumental pour qu'il ait le temps de la finir !
Miles Kane lui succède à 21h40. Sa chemise satinée léopard attire la lumière et il entame avec une pêche incroyable son show avec
Inhaler. Il fera largement participer le public avec des « hou-hou » sur sa reprise du titre des Rolling Stones,
Sympathy For The Devil et avec des « la-la-la-la » sur
Don't Forget Who You Are tiré de son dernier album.
Avant le prochain concert, dès 23h, il faut se rendre au moins une fois sur la pelouse située à côté de l'A38 pour contempler le spectacle / parade « Dragonüs » de la Compagnie Malabar. Cette compagnie française a créé ce spectacle en 2014, en coopération avec plusieurs autres pays. Il fait intervenir des hommes-soldats sur des échasses à ressort et des animateurs qui articulent et déplacent un dragon géant aux yeux rouges qui crache du feu.
A ne pas manquer !

En lieu et place de London Grammar, déprogrammés,
Clean Bandit investissent la scène de l'A38 à 23h30. Les charts, désormais internationaux, occupés par le groupe se justifient sur scène. Les hits aux riffs pop-electro mêlant des passages de musique classique sont très attendus :
Show Me Love, Mozart's House et
Rather Be. Ils seront interprétés avec fougue par un violoniste un peu timide et des chanteuses et musiciennes qui surchauffent leurs fans avec leurs mini-tenues découvrant largement leurs cuisses ou leurs jeans moulants, mais surtout par leur talent scénique.
Une journée intéressante, mais pas aussi riche en groupe UK que celles qui nous attendent encore !