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MaMa Event

Paris, du 14 au 16 octobre 2015

Live-report rédigé par Mélodie le 19 octobre 2015

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mercredi 14
Pour la sixième année consécutive, Montmartre fait son festival et prend d'assaut toutes les salles de concert de Pigalle pour trois jours de musiques actuelles. C'est le MaMa Event, initialement grand rendez-vous des professionnels de la musique mais qui s'ouvre de plus en plus au public. Ce sont près de 200 intervenants français et internationaux qui sont attendus pour des conférences centrées sur les problématiques du milieu de la musique. La journée, les débats vont bon train, et le soir, place aux festivités avec toute une série de concerts.

La soirée de mercredi débute tout en douceur avec Elvis Perkins. Le fils d'Anthony Perkins ouvre le bal dans la prestigieuse salle de la Cigale, devant un public qui semble être essentiellement composé de professionnels. Avec ses airs de hippie-chic, Elvis Perkins illumine toute la salle de son sublime folk. Sa voix de velours vient délicieusement caresser nos oreilles. Accompagné de son groupe (et de ses étranges instruments), il arrête le temps et nous présente une palette de tous ses meilleurs morceaux. Son dernier album en date, I Aubade est lui aussi mis en avant, notamment avec le titre Horus Pogus, un vrai petit bijoux.

Après cet intermède enchanteresse, un petit coup d'oeil au programme s'impose. La pluie fait rage dehors, mais heureusement, le suite n'est pas très loin, du côté de la boule noire, pour écouter le spleen de Radio Elvis. La salle est pleine à craquer. Remarqué lors des inRocks Lab, le groupe français fait dans la poésie. Le chanteur, Pierre Guénard, s'improvise poète habité par ses textes. Son interprétation est très poignante, et malgré les couacs techniques, on se laisse vite charmer par la portée onirique de chacune des chansons du groupe. Radio Elvis se rapprochent beaucoup de Feu! Chatterton, qui avaient d'ailleurs remporté la finale des inRocks Lab à leur place. Leur dernier EP, Les Moissons, mérite une oreille attentive.

Une nouvelle fois, il est temps de braver le froid et la pluie direction le Bus Palladium pour découvrir une petite frenchie, la dénommée Jain. Pour l'occasion, la scène du Bus s'est drapée de couleurs et d'écrans changés en vieilles télés vintage en carton. Dans sa petite robe noire, la protégée de Yodelice enflamme littéralement la petite salle (archi-pleine). Elle est comme un paquet cadeau qu'on ouvrirait. La surprise est totale car on ne sait pas du tout dans quelle case la ranger, ni à quoi on peut s'attendre. Ce petit bout de bonne femme manie avec brio le folk, le rap, la soul, la pop, le reggae. Sa voix chaleureuse (qui fait irrémédiablement penser à Selah Sue) vient habiller des sonorités africaines, puis plus tard, s'exprime en rap, et finit enfin par accompagner une guitare acoustique pour un moment de grâce avec le titre You Can Blame Me. Son set est électrisant et très séduisant. Jain semble avoir les épaules pour devenir une grande. Le succès est tel qu'elle improvise d'ailleurs un rappel, comme elle peut, a capella. Son premier album Zanaka, sort le 6 novembre prochain. Vivement ! Jain quitte donc un public aux anges qui s'est bien réchauffé après la pluie de tout à l'heure.

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Les anglais de Shake Shake Go sont les prochains à monter sur la scène du Bus. Venus tout droit du Pays de Galles, le groupe a fait sensation cet été avec son tube England Skies. Leur EP du même titre a beaucoup séduit outre-Manche. Et pourtant, Shake Shake Go font pâle figure face aux concerts vu plus tôt dans la soirée. On ne peut pas leur reprocher leur manque d'enthousiasme. Le groupe franco-anglais ne boude pas son plaisir et fait absolument tout pour satisfaire le public et mettre de l'ambiance. Ce même public est d'ailleurs réceptif pour la plupart. Mais les Shake Shake Go ne font malheureusement pas dans l'originalité. Leurs chansons se ressemblent toutes et on croirait entendre n'importe quel autre groupe. En somme, le concert n'est pas particulièrement intéressant et l'ennui nous guette. Tant pis !

La fin de soirée reste française, avec Papooz, pour commencer. L'ambiance est solaire et la chaleur assourdissante. Ce premier jour du MaMa se clôt finalement sur une touche fleur bleue avec The Pirouettes, duo pop très eighties qui conte fleurette à la Machine du Moulin Rouge. C'est mignon et très frais, peut-être trop d'ailleurs. Ce serait la BO parfaite pour un remake de La Boum, mais il est un peu tard pour tomber amoureux, et Elvis Perkins et Jain ont décidément mis la barre beaucoup trop haute ce soir.
artistes
    Elvis Perkins
    Bristol
    Fiona Walden
    Alex Nevsky
    Born Ruffians
    Natacha Atlas
    Last Train
    Blondino
    Aaron
    Malky
    Joon Moon
    Nathaniel Rateliff & TNS
    Tim Dup
    Jain
    Radio Elvis
    Roscoe
    Pain-Noir
    Louves
    Bruce Brubaker
    Grand Pianoramax
    Papooz
    The Pirouettes
    Shake Shake Go
    Joycut
    Say Yes Dog
    Einleit
    Verveine
    Jambinai
    Les Innocents
    Alice On The Roof
    The Angelcy