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Festival FNAC Live

Paris, du 6 au 8 juillet 2017

Live-report rédigé par Déborah Galopin le 12 juillet 2017

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vendredi 7
On commence cette seconde journée du Festival FNAC Live à 18h45 avec Albin de La Simone, chanteur/compositeur français.

Bien que ce nom reste encore relativement peu connu du grand public, il a déjà cinq albums à son actif et a réalisé de nombreuses collaborations auprès d'artistes français comme Vanessa Paradis, Alain Souchon ou Miossec. Ses casquettes sont nombreuses, mais ce soir, c'est en tant que chanteur qu'il vient faire son entrée sur scène accompagné de ses musiciens.
Contrairement au parvis, les retards sont plus fréquents sur cette petite scène et c'est après quinze minutes que les lumières s'éteignent. Albin de la Simone commence par saluer son public et à présenter à tour de rôle les personnes qui l'entourent, dans ce lieu qu'il qualifie ironiquement de « modeste ». Ma Barbe Pousse est le premier titre joué. Albin de la Simone est au synthé tandis que le rythme est donné par les clappements des mains des musiciens. Une entrée en matière bien douce qui vient nous parler de rupture amoureuse et du temps qui passe. Dans sa musique, il y a quelques de doux et d'amer, relevé par un humour grinçant comme les cordes du violoncelle qui viennent imiter le bois d'un navire à la dérive. Le texte parfois noir se veut toujours joyeux, même quand son ophtalmologue vient lui annoncer « vous allez voir, entre 45 et 55 ans, c'est la grande dégringolade ». Pas franchement de quoi se réjouir et pourtant Albin de la Simone apprend à relativiser pour trouver le juste milieu.

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Loyle Carner, sur la scène du parvis, est quant à lui beaucoup plus radical et n'hésite pas à s'écrier « fuck Brexit ». Au moins le message est lancé ! Le rappeur britannique est accompagné d'un DJ et même si le rap, depuis Solidays, n'est toujours pas ma came, je dois avouer que leur prestation rend assez bien. Il nous présente des morceaux de son album Yesterday's Gone sorti cette année. Si l'influence jazz est davantage perceptible sur ce dernier, il propose un live dynamique qui emporte l'adhésion du public. On serait curieux de le voir en formation groupe pour mettre pleinement en valeur sa musique et ses textes.

Retour vers la scène française avec Paradis. Instantané et Recto Verso suffisent à donner le ton de ce set qui ne connaît pas de grandes variations. Malgré l'influence évidente de la pop des années 80, Paradis n'en a pas le peps. Le chanteur déverse ses paroles sur le même ton placide durant une heure, à tel point qu'on a du mal à identifier dans le lot la reprise de La Ballade De Jim d'Alain Souchon. Celui-ci ne semble pas y croire et nous non plus.

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Irène Drésel nous laisse perplexes entre sa musique électronique et sa mise en scène. Avec deux musiciens, l'une à la flute à bec, l'autre aux percussions, tous trois revêtent des vêtements dorés et extravagants qui ne sont pas sans rappeler les costumes des héros de dessins animés des années 80/90. Les clips projetés font ressortir un érotisme évident à travers des visages féminins et des fleurs. Les illustrations animés aux couleurs vives et chatoyantes amènent une pâte baroque. Aucun doute qu'avec Irène Drésel on a franchi une autre dimension, mais difficile de dire si c'est pour le meilleur ou pour le pire.

Nous n'avons pas encore eu notre quota de personnages décalés puisque ce set est suivi de celui de Camille. Qu'on l'aime ou pas, Camille a un talent évident. Ce soir nous sommes plongés dans un univers à la fois rétro et futuriste. Un énorme tambour trône en haut de la scène et côtoie d'autres instruments de percussions dont une ribambelle de toms électroniques. Pieds nus sur scène dans une robe bleue, elle semble être l'exact mélange entre Peau d'Âne et Pocahontas. Elle est également accompagnée de chœurs qui viennent donner une dimension brute et envoûtante. Si on l'a connue avec Ta Douleur, Camille nous dévoile de nombreux autres titres notamment ceux de son dernier album Oui comme Seeds ou Les Loups qui pourrait rappeler un chant breton ou médiéval. Elle nous dresse les poils sur Home Is Where It Hurts et nous fait hurler sur Too Drunk To Fuck. Elle s'approprie à merveille cette reprise de Dead Kennedys, dévoilant un petit côté sauvage qui lui va à merveille. Probablement l'aurions-nous davantage appréciée dans une salle avec une meilleure acoustique, mais nous devons bien reconnaître que ce soir, elle ne nous a pas laissés de marbre.

Cassius est le DJ qui clôture ce vendredi soir. Il fait son ouverture sur I <3 You So au milieu des cercles multicolores qui se meuvent et nous hypnotisent. Cassius lance quelques courts extraits de Toop Toop à plusieurs reprises superposés à un autre morceau créant la frustration des plus impatients qui n'attendent qu'une chose : qu'il balance son titre le plus connu. Ce qu'il fait après plusieurs minutes. Le reste du set se fait plutôt inégal bien que l'ambiance soit bonne.

Même si on s'est amusés, on repart avec un sentiment d'indifférence. Une soirée décevante qui aura été loin de combler nos attentes.
artistes
    Otzeki
    AllttA [20syl & Mr J. Medeiros]
    Loyle Carner
    Paradis
    Irène Drésel
    Camille
    Cassius
    Juliette Armanet
    Albin de la Simone
    Rover
photos du festival