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Eurockéennes

Belfort, du 6 au 9 juillet 2017

Live-report rédigé par Simon Cordat le 26 juillet 2017

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Le samedi est pluvieux : passage obligatoire du festival. Cette journée est destinée à la découverte de tous les groupes qui se sont faits remarquer dernièrement. Nous sommes arrivés, intéressés à l'écoute de quelques notes familières venant d'un groupe que nous connaissions peu.

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REI réveille la scène Greenroom. Le duo propose un titre hymne du White Album. En transformant Yer Blues en épopée western pas déplaisante, la front-girl virtuose de la guitare arpente le blues rock du bout de ses doigts. Le point fort de ce répertoire atypique est sans aucun doute la chanson poppy aux tremblements stoner ; une basse manque presque dans ces moments là. Un coup largement rattrapé dans les compositions 60/70's minded allant crescendo. Les deux femmes se seront même exprimées en français. Une fois le concert terminé, on a tout de suite pensé à rajouter ce que l'on venait de voir dans la liste des groupes à suivre.

À 19h, Her remet en cause son étiquette soul-pop. Avec un look dandy rock, le groupe navigue entre gros son synthétique et hargne rock. C'est au fil du show que l'on a reconnu cette patte sonore des années 50 : un amour inconditionnel pour les pièces vocales. Mais nous avons décelé cet esprit dans différents registres de leur musique. Quelques ballades dream pop et des chansons solaires sexy, il n'en a pas fallu plus aux Eurockéennes pour être prises dans leur jeu. Un concert à retenir.

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Suite avec Rocket From The Crypt où la foule respire la poussière des circle pits. Rock'n'punk délabré arrangé de cuivres, le groupe continue d'échauffer la scène Greenrom à coups d'accords saturés. S'il n'a pas réinventé le style à cause de formules déjà bien usées, leur aisance se révèle tout de même efficace face à un festival plein à craquer, ce qui leur a fait gagner des points.
En attendant la venue de Meatbodies sur la plus excentrée des scènes, nous écoutons au loin un « faites du bruit » de Booba. Il faut le dire, seuls les gens qui apprécient vraiment sont restés. Avec des problèmes de mise en place rythmique, le rappeur finit toujours ses titres par une gorgée de whisky pur, laissant son public de marbre. Effectivement, certains ont douté de la programmation bien que PNL n'ait visiblement pas déplu le jeudi.

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Ce samedi est ultra saturé niveau fréquentation. Il a été dur d'avancer jusqu'à La Loggia pour rencontrer Meatbodies sur scène. Résultat : un rock déstructuré à l'ancienne avec de la bière et de la sueur : un son grandiose servi sur un plateau. Le public bouillant est réceptif aux échos garage punk et aux guitares fuzz en tous genres, confronté à une esthétique absolument large.

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À 22h, le coup d'envoi est donné par un groupe qui nous rendait curieux. Explosions In The Sky donnent un concert comme si nous étions dans les nuages. Grâce à une base post-rock aérienne, les nappes de synthétiseurs planent dans l'air pour donner un nouveau visage à la Greenroom. On a tout de suite pensé à l'esprit de Sigur Rós. Un live idéal pour se reposer avant la tempête ; la musique raconte autant qu'elle dissimule. En effet, après vérification, le groupe semble s'intéresser à la musique de films. Ceci explique cela.

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Par la suite, on assiste à un concert de techno. Eh oui, vous avait prévenus : la programmation de cette année était vraiment éclectique. Électronicienne transcendantale, l'allemande Helena Hauff augmente les bpm petit à petit dans son DJ set. La techno répétitive donne un coup de fouet d'une heure aux spectateurs venus nombreux, là où l'alcool coule à flots. On se serait presque sentis dans une boîte de nuit outdoor. Le concert parfait pour s'ambiancer, à condition d'aimer l'Acid House sauvage...

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Le reste de la soirée est incroyable. Direction le concert de Chinese Man : en trois jours, nous avons appris comment nous faufiler dans cet océan de festivaliers pour bien apercevoir les artistes sur scène. Plus qu'un trio DJ, c'est un collectif qui se transforme en fonction des invités présents sur scène. Du hip-hop, de la grosse electro et des rappels au dub : le concert est fou. Car ce qui nous emporte chez eux, c'est leur manière de switcher les styles divers de musique, comme un caméléon change de tenue. Leur musique respecte le hip-hop à la Public Enemy et leur rend clairement hommage. Une ambiance dans laquelle le public s'est rassemblé, en parfaite harmonie, durant ce show où rien n'est laissé au hasard.

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La fin de soirée est une messe d'une heure et quart encadrée par le duo Justice à ne manquer sous aucun prétexte. Ce soir, les éclairs et la pluie diluvienne ont ajouté un côté exceptionnel au live des français, mais également retardé le show ; on craignait beaucoup une annulation avant qu'un technicien ne nous apprenne le contraire. Justice arrivent dans trois minutes. Décorée par des énormes baffles d'amplis guitare, la Grande scène ressemble à une énorme discothèque avec un esprit rock prédominant. Les titres s'entremêlent pour créer une set-list très homogène, avec des remixes et mash-up des morceaux Genesis, Phantom ou encore D.A.N.C.E issus d'une discographie parfaite. L'énergie folle est traduite à coups de synthés analogiques qui les font sonner grands, très grands même. Même si Gaspard et Xavier ne diront pas un mot, le bain de foule est la solution alternative pour récompenser l'acclamation gigantesque des festivaliers. En effet, ce soir, c'est la musique qui parle durant l'un des meilleurs concerts de cette édition.
artistes
    Booba
    Dropkick Murphys
    Justice
    Vitalic ODC LIVE
    Chinese Man
    Explosions In The Sky
    Tuxedo
    Fishbach
    Helena Hauff
    Her
    HMLTD
    Johnny Mafia
    Killason
    Meatbodies
    Noga Erez
    Rebeka Warrior
    REI
    Rocker From The Crypt
    Tasha The Amazon
    Thomas Azier
    Zombie Prince
photos du festival