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This Is Not A Love Song

Nîmes, du 1er au 3 juin 2018

Live-report rédigé par Pierre-Arnaud Jonard le 10 juin 2018

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La deuxième journée du festival This Is Not A Love Song démarre de la meilleure des manières avec un concert des canadiens de Chocolat.

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Depuis maintenant plusieurs années, les montréalais sont devenus l'un des groupes adorés du public français et leur set ce soir là fait comprendre pourquoi. Chocolat propose une musique qui oscille entre pop et rock plus énervé. Dans un registre comme dans l'autre, ils excellent. Leurs compositions sont solides et les québécois s'avèrent être un très grand groupe de scène. Le set remarquable de bout en bout s'achève par un torrent de guitares du meilleur effet. Une bien belle prestation qui nous rend encore plus impatient de la sortie de leur prochain album.

Les Toulousains de Cathedrale, l'un des groupes de la région à l'affiche, aiment tout autant que Chocolat les guitares. Les leurs sont plus orientés garage mais leur performance est tout aussi réjouissante que celle des québécois. Un autre groupe que l'on ne connaissait pas avant de venir au festival et que l'on a plaisir à découvrir.

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Superorganism est l'un des groupes à la mode du moment. On se méfie toujours un peu car comme le chantait si bien Public Enemy, « Don't Believe The Hype ». Certes la hype peut parfois accoucher de phénomènes mais c'est malheureusement bien plutôt souvent de baudruches. On est donc curieux de voir ce que peut avoir à offrir le groupe sur scène.
En réalité, et c'est assez rare pour le souligner, Superorganism est à la fois bon et... pas bon. Bon parce que leur light show est splendide, parce que l'ensemble est un joyeux foutraque assez marrant et parce que leur chanteuse japonaise haute comme trois pommes fait preuve d'une hystérie bon enfant extrêmement ludique. Cette dimension ludique est d'ailleurs très forte chez Superorganism car certains de leurs morceaux semblent avoir été écrits pour être la bande son de jeux vidéos. Pas bon parce que si l'ensemble est assez drôle et festif, les compositions du groupe manquent de solidité. La fin du set est certes très agréable avec les tubes que sont Something For Your M.I.N.D. et Everybody Wants To Be Famous, mais Superorganism manque un peu d'envergure.

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Tout le contraire de Phoenix. De l'envergure il y en a et pas qu'un peu. Au fil des années, le groupe est devenu une bête de scène. Leur album de l'an dernier, Ti Amo, est une vraie merveille pop. Live, Phoenix assure le spectacle. Les tubes sont au rendez-vous, de Listzomania à If I Ever Feel Better. Le batteur du groupe est monstrueux et le son parfait. Du début à la fin, c'est un véritable enchantement.
Dès l'entame de J Boy, on sait que l'on va passer un très bon moment et c'est effectivement le cas. Il est extrêmement difficile d'être un groupe mainstream de qualité. Phoenix relève haut la main cette gageure. Les morceaux du dernier album, J Boy, Ti Amo ou Rome, arrachent des frissons et le medley If I Ever Feel Better/Funky Square Dansed devenu le clou de leurs shows est dantesque. Un excellent concert pour un groupe qui mérite amplement son immense succès.

Pop toujours avec les cannois exilés à Londres de mcbaise. Si le nom du groupe peut faire penser à un groupe de gangsta-rap, il n'en est rien. mcbaise délivrent une pop soyeuse comme on sait si bien le faire en France, de Tahiti 80 à Le SuperHomard. Leur album de l'an dernier, Windowsill, est un vrai régal avec ses sonorités à la Beach Boys. Sur scène, le groupe est tout aussi bon avec des côtés funky et groovy que l'on ne trouve pas sur disque. Ils semblent prendre un grand plaisir à être sur scène. Plaisir partagé.

La soirée se termine de la plus belle des manières avec un concert de Ty Segall, l'un des chouchous du festival puisque programmé régulièrement. Ty Segall œuvre dans un nombre de styles tellement différents, du garage au punk, que l'on ne sait jamais lorsque l'on va le voir en concert à quoi s'attendre. Ce soir, le californien surprend son monde car de garage point mais un bon vieux hard-rock 70's à la Black Sabbath. Le son est énorme, à un point où rester près des enceintes relève de la mission impossible. On se demande en voyant le groupe sur scène comment un groupe est capable de produire un tel boucan. Durant plus d'une heure, l'américain et ses acolytes balancent solis sur solis, ruptures de rythme et breaks ébouriffants.

Un concert d'une puissance dévastatrice qui laisse le spectateur exsangue mais ravi après une telle démonstration de force.
artistes
    The Spitters
    Francobollo
    John Maus
    Gus Dapperton
    The Buttertones
    Mattiel
    Cathedrale
    RHYE
    Father John Misty
    Black Bones
    Superorganism
    Yellow Days
    Phoenix
    Ecca Vandal
    Big Freedia
    Mcbaise
    Viagra Boys
    Ty Segall and the freedom band
    House Gospel Choir