Lollapalooza Paris, jour 2. Sur la Main Stage 2,
Clean Bandit déballent leur électro pop symphonique, faisant danser les festivaliers dès le milieu d'après-midi, où le soleil commence à se faire fortement ressentir.
Solo, Symphony, Rockabye, Baby, la formation anglaise interprète parmi ses meilleurs tubes, se concentrant principalement sur son second opus
What Is Love? paru en fin d'année dernière. Le set se conclut sur un de leurs premiers singles, l'entraînant
Rather Be, au refrain repris à l'unisson par l'assemblée.
Direction maintenant l'Alternative Stage, où
Shame s'apprêtent à interpréter sur scène leur affolant debut album
Songs Of Praise, paru en début d'année dernière. Au final, le quintette londonien ne se sera pas uniquement reposé sur ses acquis, teasant rien de moins que quatre nouveaux morceaux, à commencer par
Another sur lequel il aura débuté son set.
S'ensuit une première moitié de concert où Shame interprètent parmi les meilleures tracks de
Songs of Praise, passant du post-punk enflammé de
Concrete et
The Lick sur lesquelles les musiciens donnent déjà tout ce qu'ils peuvent – le bassiste n'hésitant pas à courir sur scène et se jeter par terre ! – à la pop enragée et enivrante de
One Rizla et
Tasteless. Encore une bien belle preuve de la réputation de la puissance scénique des formations de post-punk britannique.
Alors que Shame s'apprêtent à jouer un troisième titre inédit sur l'Alternative Stage, au niveau de la Main Stage 1
MØ... ne s'y trouve pas ! Elle est en fait debout sur l'estrade du son, interprétant
Red Wine en dansant, un verre de vin à la main qu'elle brise une fois le morceau terminé. L'artiste danoise va ensuite interpréter trois de ses meilleurs tubes, à commencer par l'envoûtant
Get It Right, morceau de Diplo sur laquelle elle pose la voix.
Elle poursuit avec
Blur, un des singles les plus imparables de son dernier album, avant d'enchaîner sur le fameux
Lean On, au bridge musical hallucinant, repris en chœurs par la foule. MØ conclut sur
Final Song, chanson taillée pour la scène, sur laquelle elle n'hésite pas à slamer dans l'audience durant les dernières trente secondes. Une performance impeccable, rodée, par une artiste confirmée, peut-être l'une de celles qui a clairement le plus sa place sur la scène pop mainstream actuelle.
Le duo de New Orleans
$uicideboy$ foule ensuite la Main Stage 2, armé de ses courtes et incisives tracks de hip-hop punk. Dans la fosse, l'ambiance est folle, entre la
backpack kid dance et des pogos en bataille. Plus loin,
Caravan Palace déballent leur électro jazzy du côté de l'Alternative Stage. La formation française offre une ambiance bon enfant et dansante sous un soleil de plomb. On arrive sur la Main Stage 1, le temps de voir
Roméo Elvis interpréter ses deux derniers morceaux, un
3 Étoiles énervé puis
Malade et son refrain imparable.
S'ensuit sur la Main Stage 2
Bad Bunny, chanteur de latin trap et reggaeton portoricain (copyright Wikipédia). L'artiste fait le show devant ses fans visiblement venus nombreux pour le voir, dans des explosions de décibels et de cotillons incessantes.
Ben Harper et son groupe viennent ensuite calmer le jeu, se focalisant davantage sur la maîtrise des instruments que sur le show. Une performance bienvenue à cette heure-ci, allongé sur une pelouse à l'ombre, une bière fraîche à la main !
L'ordre de passage du line up en cette fin de dimanche est assez frustrant, principalement pour
The 1975 qui ont vu partir une bonne partie de leur audience du côté de The Strokes. Malgré cela, on aura tout de même apprécié la vingtaine de minutes passée devant la synth-pop de la formation mancunienne, durant laquelle le dernier album
A Brief Inquiry Into Online Relationships a été mis en avant, dont le jazzy
Sincerity is Scary ou encore le dansant
It's Not Living (If It's Not With You), portés par un Matty Healy plus en forme que jamais.
The Strokes, Main Stage 1, 21h30. Enfin, plutôt 21h40. Un retard qui aura au moins eu le mérite de nous faire remarquer la présence d'un certain Alex Turner sur le côté de la scène, venu visiblement apprécier la performance de son idole. Julian Casablancas et sa bande joueront ce soir-là plus d'une quinzaine de titres issus de leurs trois premiers albums, à commencer par trois des meilleures compositions de
First Impressions Of Earth, dont un
Ize Of The World qui, en live, devient un hymne sans pareil et ce malgré les soucis techniques que le groupe rencontrera à plusieurs reprises au cours du set.
Même si c'est indéniablement un plaisir de retrouver la nostalgie de l'époque avec des
New York City Cops et autres
I Can't Win, il faut bien confesser que la production sixties lo-fi de
Is This It et
Room On Fire joue beaucoup dans l'impact qu'ont ces compositions. Elles possèdent une saveur différente en live, plus brutales et brouillonnes, délivrées par un Julian Casablancas toujours aussi perché. Seuls les solos de guitare hallucinés de Nick Valensi restent une madeleine de Proust dont on ne se lassera jamais – Valensi qui ira jusqu'à casser une corde sur un
Reptilia enflammé, peut-être le titre qui aura le plus fait bouger la foule.
Au final, on pourra regretter en ce dimanche soir l'absence de
Soma et
Juicebox, hélas passées à la trappe à cause des nombreux soucis techniques qu'aura subi le show, mais la joie de retrouver The Strokes sur scène interpréter les morceaux les plus cultes des années 2000 est grandement présente, le groupe concluant en apothéose ce Lollapalooza Paris édition 2019 sur des
Someday, Is This It et
Last Nite scandés par le public. Après près de vingt ans de festivals en tout genre, on n'aura très certainement pas vu meilleure fin que celle-ci !