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Pointu Festival

Six-Fours-les-Plages, du 7 au 9 juillet 2023

Live-report rédigé par Lena Inti le 14 juillet 2023

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vendredi 7
Début du Pointu Festival. 7ème édition, 7ème jour du 7ème mois. Record de fréquentation avec 17 000 festivaliers. 7, chiffre porte-bonheur pour beaucoup. En numérologie, symbole de spiritualité et de transcendance, de perfection pour certain(e)s.

Croyez-y ou non, cette année, le festival tutoyait en effet des sommets et cela est loin d'être un hasard ; programmation à peine croyable pour une célébration musicale si intimiste (environ 5000 personnes par jour) et abordable (moins de 50 euros le pass 3 jours) ; cadre idyllique : petite île méditerranéenne facilement accessible et pourtant bien préservée ; bières locales et plats proposés plutôt très bons, et pour ne rien gâcher, une météo au beau fixe, juste assez de vent et quelques gouttes de pluies en ce premier jour, pour se rafraîchir au milieu de la foule.
Seul bémol : une organisation très bancale ce premier soir, obligeant de nombreux festivaliers à manquer tout ou partie du deuxième groupe jouant ce soir-là (heureusement, le son était suffisamment fort pour entendre les chansons... l'ambiance de la foule en moins). Les deuxième et troisième jours, après un retour des festivaliers sur cette mésaventure à base de file interminable et de jetons cauchemardesques, il était possible de payer par carte et de récupérer ses breuvages et hamburgers en trente secondes chrono. Belle réactivité donc de la part de l'organisation !


En ce début d'une nouvelle édition extrêmement prometteuse, au Soleil se couchant progressivement, ce sont les quatre londoniens de Sorry qui, à 19h30, ouvrent la fête avec leur rock blasé. Auteur d'un second album l'année dernière, le groupe débute avec un morceau calme tiré de celui-ci, Let The Lights On. Sympathique et chill pour commencer la soirée, les titres suivants, There's So Many People That Want To Be Loved et Willow Tree, n'apportent pas plus de punch et le set manque jusqu'ici de rythme. Cela s'arrange par la suite avec des titres contrastant si bien guitares dissonantes et voix blasée de la chanteuse Asha Lorenz, marque de fabrique du quatuor, tels que Right Round The Clock, Starstruck, As The Sun Sets (de circonstance) et le plus électronique et clubesque Cigarette Packet, histoire de faire bouger nos chaussures poussiéreuses. Avec de si jolies chansons fonctionnant en live, telles que Key To The City, l'on regrettera légèrement l'attitude en dedans des musiciens, en particulier d'Asha, souvent bras croisés, l'air peu à l'aise. Le potentiel est là néanmoins et la mise en bouche du festival est agréable.


Après quarante minutes de pause bienvenue pour rassasier sa faim, les américains de Frankie And The Witch Fingers, bougeant frénétiquement sur scène, lancent les premiers pogos avec leur rock psychédéliquement efficace durant quarante minutes, rappelant les australiens de King Gizzard & The Lizard Wizard (ne me demandez pas lequel de leurs cent-douze albums).
C'est ensuite au tour de Kurt Vile & The Violators de nous faire poursuivre le voyage aux Etats-Unis durant une heure, avec leur blues caractéristique.


Nouveauté de cette année au Pointu, ce ne sont plus seulement quatre groupes qui jouent sur la grande scène (renommée « Scène La Plage ») mais bien sept, si l'on ajoute la petite scène cachée derrière, nommée « Scène la Pinède »... située à notre grande surprise, sous les pins ! Petit écrin dans lequel se relaxer avant, entre ou pendant les concerts, à même le sol ou sur une chaise longue, cette seconde scène est consacrée en partie aux découvertes, avec une ambiance plus intimiste, cocon, sans barrières. Nous y découvrons les irlandais de Lankum et leur folk traditionnel avec, ça et là, une touche plus moderne et industrielle... A 23 heures, la belle voix si particulière de Radie Beat s'envole devant le lagon de l'île du Gaou, accompagnée de Cormac Mac Diarmada au fiddle, et des frères Ian et Daragh Lynch, au chant, guitare et cornemuse irlandaise (entre autres instruments !). Après un début tout en douceur avec The Wild Rover, The New York Trader nous emmène au pub et certains se mettent à sautiller et danser en rond. Il ne manque plus que la Guinness pour compléter le tableau.
Et puis il n'y a pas à dire : écouter ce titre, puis The Rocky Road To Dublin, avec les cigales qui chantent à tue-tête en même temps, sous les pins, par 30°C, au bord de la Méditerranée, est cocasse et improbable. Personne d'autre ne pourra se targuer d'avoir vécu Lankum de cette manière. Après Fugue et Bear Creek, il est temps de se laisser emporter par l'envoûtante Go Dig My Grave, et sa longue fin aussi entêtante que sombre et puissante.


Après cette bulle hors du temps, il est temps de rejoindre la grande scène afin de voir jouer... The Brian Jonestown Massacre, rien que ça ! Les huit musiciens entrent sur scène vers 23h30, aussi nonchalants que redoutables. Entre quelques pauses clopes, les chansons se font de plus en plus grandioses : le set va crescendo, le préposé au tambourin Joel Gion tambourine efficacement, lorsqu'il ne joue pas des maracas... et le batteur martèle bien fort la batterie, bien mise en avant par les ingés sons, si bien qu'elle met en transe le public.

Un grand show, qui se termine à 00h40, puis retour au bercail grâce à un système de navettes psychédélique (point d'affichage des destinations, mais un individu qui hurle les noms des arrêts à des festivaliers pour certains trop ivres pour entendre quoi que ce soit).
artistes
    THE BRIAN JONESTOWN MASSACRE
    KURT VILE & THE VIOLATORS
    FRANKIE AND THE WITCH FINGERS
    SORRY
    LANKUM
    MAMALARKY
    AVEE MANA
photos du festival