Auteurs d'une véritable démonstration au Centre Pompidou en décembre dernier à l'occasion de l'interprétation intégrale de l'album
Hidden en compagnie d'un orchestre et d'une chorale, These New Puritans revenaient à Paris cette semaine en formation réduite dans l'optique de tester une poignée de compositions inédites mais aussi ce fameux nouveau line-up.
Avec
Clytem Scanning en guise de première partie, l'ouverture de la soirée se révèle rapidement des plus douloureuses et pénibles. Sous ce nom se cache Marianne Lois-Iron, ex-voix de de Shane Cough et de Fatale. A ses cotés ce soir, deux musiciens : le premier à la basse et en charge des samples, le second par intermittence au violoncelle. Évoluant dans le domaine de la musique électronique sombre, aérienne et parfois plus industrielle, la française joue de sa voix lascive sur des beats electro. Sur le papier, l'ensemble a tout pour plaire mais la prestation du soir douche rapidement les espoirs : sans le moindre relief ni ligne directrice, les compositions tombent à plat et s'avèrent rapidement répétitives et ennuyeuses tandis que la vocaliste gesticule mais ne convainc jamais avec son un chant régulièrement calqué sur celui de Björk. Quarante minutes d'ennui à peine relevées par des ultimes minutes plus prenantes.

Une fois le supplice achevé, quarante cinq minutes d'attente s'offrent au public alors que le rideau bordant la scène se voit fermé comme pour mieux préserver l'effet de surprise. On distingue alors de nombreux mouvements des techniciens et musiciens en même temps qu'un épais nuage de fumée s'installe progressivement. Lorsque les lumières s'éteignent enfin et que la scène apparaît face au public, deux percussionnistes et deux cuivres ont déjà pris place.
Imperturbables, ceux-ci attendent que les membres du groupe fassent à leur tour leur apparition alors que le bourdonnement des moteurs de bolides résonne dans les lieux en guise d'introduction. Si Sophie Sleigh-Johnson n'a pas daigné faire le déplacement, ses trois camarades sont eux bel et bien là : Jack et George Barnett, respectivement au chant et à la batterie, ainsi que Thomas Hein, caché sous une capuche derrière ses machines.
Passée une introduction dans la lignée directe des compositions de
Hidden, le public retrouve rapidement ses marques avec un furieux
We Want War directement enchainé sur
Three Thousand. En dépit d'un line-up désormais bien plus modeste, la majorité des titres ne pâtissent pas réellement de cette cure d'amaigrissement... mais plutôt d'un manque de liant entre les différents intervenants : au chant, Jack Barnett, sans cesse en mouvement, peine à trouver le bon rythme tout en conservant une certaine justesse tandis que le trombone à coulisse semble à plusieurs reprises désynchronisé.
La setlist choisie laisse de la même manière à désirer : si la mise à l'écart de l'ensemble de
Beat Pyramid était prévisible, l'absence notamment de
Fire-Power reste regrettable. Les deux nouveautés introduites ne sont pas plus convaincantes : l'introduction sur
Vibes n'en est encore qu'au stade de l'ébauche alors que
Royal Song, durant laquelle une choriste à l'utilité discutable fait son apparition, manque clairement de consistance. Il faudra ainsi se tourner vers
Attack Music ou
White Chords lors d'un rappel mieux maitrisé pour vibrer à nouveau au son des aspirations orchestrales de These New Puritans.

Au final, la déception prime sur les divers motifs de satisfaction. A l'aube d'ouvrir un nouveau chapitre, la route s'annonce encore longue pour These New Puritans...