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Little Barrie
Primal Scream

Paris, Cigale - 6 septembre 2011

Live-report par Fab

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Longtemps le public français aura craint de ne jamais se voir proposer par Primal Scream une interprétation en live de l'album Screamadelica publié initialement en 1991 et régulièrement joué dans son intégralité par la formation depuis la fin de l'année passée. Après un concert événement durant l'été au MIDI Festival de Hyères, c'est dans la salle parisienne de la Cigale que la prestation la plus attendue de cette rentrée s'est tenue en ce mardi 6 septembre.

Sur le coup de 20h, certaines craintes commencent à se faire sentir à la vue d'une salle dépeuplée, la dernière tournée européenne en date du groupe ayant été annulée en raison d'un faible taux de remplissage des différentes salles. Ce soir, les doutes liés à un ticket au prix élevé ne vont finalement exister que l'espace d'une demi-heure, soit le temps de la prestation de Little Barrie. Le trio se fait rare dans l'hexagone et l'accueil réticent lui étant réservé par les quelques dizaines de personnes éparpillées n'est pas des plus rassurants. Sur scène, le groupe et son leader Barrie Cadogan, peu motivés, vont ainsi assurer un minimum syndical durant trente minutes face à une fosse se remplissant peu à peu mais ne montrant que peu d'enthousiasme. En choisissant de miser sur les titres de leur album King Of The Waves, les londoniens adeptes d'un rock rétro dénué de tout effet superflu semblent même être parvenus à dérouter les rares âmes présentes leur vouant un tant soit peu d'admiration. Il faudra ainsi attendre les ultimes minutes avec un Love You digne de leurs capacités pour sentir un semblant d'excitation et de réponse dans la salle dont le taux de remplissage se veut à cet instant plus conforme aux attentes.

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La course débute alors pour les roadies de Primal Scream, le rangement du matériel de la première partie du soir et l'installation des instruments de la tête d'affiche étant bouclé en l'espace de quinze petites minutes. Le théâtre du Boulevard de Rochechouart est désormais copieusement rempli, notamment de par la présence d'un nombre non négligeable d'anglo-saxons, et les applaudissements se font entendre alors que l'écran couvrant intégralement le fond de la scène affiche les premières projections. Au grand complet, avec un Bobby Gillespie à la motivation décuplée et affichant un large sourire aux lèvres, un Andrew Innes affublé d'une tenue mêlant pantalon en cuir, chapeau et chemise hawaïenne, Primal Scream regroupe ce soir pas moins de huit musiciens, incluant une choriste soul, un spécialiste des cuivres et Barrie Cadogan en renfort à la guitare. Seul Mani, en retrait ce soir à la basse, semble dans une petite forme.

Certes le line-up rassemblé peut sembler chiche en comparaison avec ceux réunis récemment pour certaines dates outre-Manche, mais la restitution live de l'un des albums britanniques les plus marquants des deux dernières décennies ne va à aucun moment en pâtir. Ce soir, à l'image de son leader et d'un public chauffé à blanc, l'ambiance est euphorique. Les projections colorées en fond de scène vont de paire avec l'entame tonitruante que le groupe opère : Movin' On Up annonce la couleur avec un son de guitare dantesque, rapidement suivi par Slip Inside This House, mais c'est avec Don't Fight It, Feel It que la démonstration prend tout son sens : maracas à la main Bobby Gillespie, continue d'arpenter la scène en fixant le public alors que la choriste prend les rênes au chant avec une facilité déconcertante face à une salle répondant au doigt et à l’oeil.

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S'il fallait mentionner un bémol à propos de la prestation offerte, peut-être serait-ce le temps mort survenant le temps de quelques titres aux tempos plus lents et aériens par la suite. Une baisse de tension salvatrice pour ceux n'ayant eu de cesse de se démener dans la fosse depuis l'entame du set. Avec Higher Than The Sun, la machine repart de plus belle durant une longue épopée. Introduit par un « And we want to get loaded. And we want to have a good time! » salué comme il se doit, Loaded poursuit dans la même voie, un brin de folie se faisant sentir durant Come Together : le public et les musiciens semblent ne faire plus qu'un durant cette version prolongée de l'un des titres phare du disque, l'ensemble de la salle reprenant notamment les « come together as one » en choeur alors que l'heure du rappel a sonné. La chaleur dans la Cigale a beau être intenable à cet instant, le rappel est inévitablement amené à tourner au triomphe pour Primal Scream avec une poignée de titres intenses à l'esprit plus rock & roll. Bobby Gillespie semble inarrêtable alors que Country Girl met la salle sens dessus dessous, puis Jailbird et Rocks parachèvent le spectacle. En choisissant de s'accorder quelques libertés en comparaison avec la version originelle de leur album culte, Primal Scream ont vu juste ce soir, offrant au public parisien l'un des concerts les plus marquants et jouissifs des derniers mois.
setlist
    LITTLE BARRIE
    Non disponible

    PRIMAL SCREAM
    Movin' On Up
    Slip Inside This House
    Don't Fight It, Feel It
    Damaged
    I'm Comin' Down
    Inner Flight
    Higher Than The Sun
    Loaded
    Come Together
    ---
    Country Girl
    Jailbird
    Rocks
photos du concert
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