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Veronica Falls

Paris, Nouveau Casino - 13 septembre 2011

Live-report par Amandine

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L'été a vu la période des festivals mais aussi celle de la disette de concerts à proprement parler. C'est donc cette semaine que les choses sérieuses ont pu reprendre leur cours et ceux qui tirent leur épingle du jeu sont sans aucun doute Coopérative Music. Après avoir fait venir The Rapture il y a quelques jours et les formidables Clap Your Hands Say Yeah! pour leur grand retour la veille à la Maroquinerie, le label frappe fort avec deux de ses signatures : The Drums et, annoncés il y a quelques jours seulement, les Anglais de Veronica Falls. La soirée promet donc de battre son plein dans un Nouveau Casino complet depuis déjà bien longtemps.

Veronica Falls sont un peu inquiets de jouer si tôt et en première partie, comme me le confesse Marion, la bassiste du groupe. Fort heureusement, la salle est déjà en partie remplie quand le groupe monte sur scène à 20h tapantes, comme le prévoyait le programme. Nous étions restés sur leur prestation à la Flèche d'Or, avec un son monstrueusement mauvais qui ne nous avait pas permis d'apprécier la prestation à sa juste valeur. Nous croisons donc les doigts pour que le problème ne se reproduise pas ce soir.
Les premières notes de Right Side Of My Brain retentissent et nous sommes pleinement rassurés. Si le quatuor nous a avoués ne pas aimer les sets trop longs de peur d'ennuyer l'auditoire, il va pleinement tenir ses promesses avec à peine une demi-heure d'enchaînement de titres plus réussis les uns que les autres. Le batteur fait une grosse impression : frappant sans retenue, il réussit cependant à garder la justesse pour assurer les chœurs. Quand vient le moment de leur nouveau single, Bad Feeling, bientôt suivi de Found Love In The Graveyard, le set atteint son paroxysme : l'énergie de Veronica Falls est débordante ; leurs mélopées pop 60's doucement glacées de cold wave 80's ne cessent de venir nous tourmenter.

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Sans même s'en rendre compte, tous les spectateurs commencent à taper du pied en rythme et à dodeliner de la tête car le vrai talent de ce groupe est sans conteste cette faculté de construire leurs morceaux autour d'un refrain accrocheur et de capter une mélodie efficace. Conquis par la prestation, nous attendons avec impatience la prochaine date en tête d'affiche pour pouvoir apprécier sur la durée leur musique entêtante.

Une trentaine de minutes de pause et c'est donc au tour de The Drums de faire leur entrée dans un Nouveau Casino désormais plein à craquer. Fiers de leur nouvel album, Portamento , fraîchement arrivé dans les bacs, Jonathan Pierce et ses compères vont ce soir à nouveau prouver que l'engouement autour d'eux n'était pas qu'un feu de paille.
Les Anglo Saxons sont nombreux pour supporter ceux qui remportent depuis presque deux ans tous les suffrages, critiques et auditeurs confondus. Si la gestuelle et la voix exagérément langoureuse du blondinet de chanteur nous rappellent indubitablement Morrissey et la grande époque des Smiths, The Drums sont tout de même bien ancrés dans les années 2000 et on en vient même à penser que le Moz et Johnny Marr auraient pu ressembler aux Drums s'ils étaient nés trente ans plus tard.

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Les comparaisons à la scène anglaise du début des années 80 sont inévitables mais The Drums sont passéistes de la plus belle des façons ; ils ne souhaitent pas réinventer la pop mais juste s'y essayer. En résulte un show à l'image de leurs ambitions : intemporel et passionné. Si les basses couvrent parfois trop la voix de Pierce (notamment sur leur nouveau single, Money), on jouira cependant pendant une heure et quart de la ferveur qui habite le chanteur, une sorte de Ian Curtis sans le côté torturé, un personnage hors normes, hors du temps. Les comparaisons peuvent être nombreuses mais c'est peut-être aussi parce que la musique des Américains est juste entraînante, bien pensée, sans fioritures et c'est exactement ce que l'on demande à de la pop après tout ! The Drums auront même la bonne idée de ne pas jouer Let's Go Surfing en fin de set, histoire de ne pas nous la laisser en tête pendant des jours. Merci à eux !

Ce soir, nous aurons donc eu droit à une vraie leçon de ce qu'est la pop music : simple, catchy et tellement jouissive...
setlist
    Right Side Of My Brain
    Stephen
    Beachy Head
    Buried Alive
    Bad Feeling
    Found Love In A Graveyard
    The Box
    Wedding Day
    Come On Over
photos du concert
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