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The Irrepressibles

Paris, Cité de la Musique - 22 septembre 2011

Live-report par Sandra Stefanini

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Jamie McDermott et ses Irrepressibles présentent ce soir à la Cité de la Musique leur nouvelle création : Nude. Tous les fauteuils de la salle de concert ne sont pas occupés, mais on sent poindre une légère excitation teintée d'impatience parmi les spectateurs. C'est en effet Paris qu'a choisi le groupe pour la première de son nouveau spectacle.

Les lumières s'éteignent et la magie commence. Sur la scène, de long panneaux de tissu blanc disposés en quinconce pendent du plafond. Ils font office d'écran pour le film qui accompagne les premières notes d'un morceau composé de samples vocaux. Jamie McDermott arrive sur le devant de la scène, et sa magnifique voix, très bien servie par l’acoustique remarquable de la salle, est bientôt rejointe par le piano, puis par les autres instruments.
C'est alors que l'on remarque que les musiciens se tiennent chacun derrière un pan de tissu. Ils sont tous torse-nus ou légèrement vêtus, débarrassés de leurs habituels oripeaux baroques. La scène elle-même est très épurée. Nude, nudité. Épure et simplicité, mais pas que. McDermott qualifie lui-même sa création de « show cru, sensuel et sexuel », une « sexualité bourgeonnante qui éclot ». Un exemple flamboyant en est l'interprétation toute en émotion et crescendo du très beau Prince accompagné d'images de deux jeunes hommes qui se repoussent et se rapprochent sans cesse pour finir par s'embrasser. Sans nul doute, un des points forts, si ce n'est le clou de la performance des anglais.

Si McDermott est le concepteur et le chef d'orchestre des Irrepressibles, il faut saluer ses sept compagnons de scène pour leur talent. Les compositions sont de petits bijoux d'orfèvrerie musicale exécutés par des musiciens réellement habités. Tous les huit ne font pas qu'interpréter, ils vivent le spectacle. De plus, la présence de deux batteries, situées en hauteur, renforce clairement l'intensité des morceaux. Véritable homme-orchestre multiple-facettes, McDermott le chanteur pousse haut sa voix ce soir. Bien sûr, on le compare obligatoirement à Anthony Hegarty d'Anthony & the Johnsons, on pense aussi à Jeff Buckley très subrepticement. Mais McDermott met tout son coeur dans son interprétation, il est majestueux et parvient à garder cette aura même quand il renverse une cannette de soda oubliée dans un coin de la scène ou lorsqu'il essaye de communiquer en français avec son public.

Sortis de scène sous les acclamations du public, les Irrepressibles reviennent pour un rappel dont les premières notes déclenchent de vives réactions de joie, c'est en effet avec leur fameux In This Shirt (récemment remixé par Röyksopp et Hercules And Love Affair) qu'ils clôturent en beauté leur show. Un tonnerre d'applaudissements s'en suivra et le groupe, ou plutôt la troupe, reviendra par deux fois saluer son public qui lui offrira une belle standing ovation en remerciement de cette soirée de grâce musicale.