Si leur second album,
Tough Love, n'a au final pas rencontré le succès critique escompté lors de sa sortie il y a quelques semaines, Pulled Apart By Horses n'en restent pas moins l'une des formations britanniques les plus marquantes en concert. En dépit d'un public clairsemé en ce samedi soir dans la salle de la Flèche d'Or, les quatre anglais ont une fois encore marqué des points pour l'unique escale en France de leur tournée européenne.

Un surprenant choix de programmation couplé à une arrivée tardive dans la salle de la rue des Pyrénées a pour conséquence de nous faire manquer la première prestation de la soirée, à savoir celle de
Turbowolf. A 21h30, le duo français
Johnny Boy prend place face à un public circonspect. Un chanteur agripant son pied de micro et un guitariste sont ainsi accompagnées de multiples bandes préenregistrées distillant dans les enceintes du lieu clavier, basse, et batterie pour un mélange indigeste donnant simultanément dans le punk, la new wave et la variété. La désagréable sensation d'assister à un vulgaire karaoké d'amateurs d'Indochine se fait rapidement sentir alors que nombreux sont ceux fuyant vers la terrasse et le bar. Les quarante cinq minutes de ce désastre autant visuel qu'auditif n'encombreront assurément par la mémoire collective, si ce n'est afin de se remémorer l'un des pires spectacles subis depuis longtemps.
Assurément, ce soir, la majorité du public a fait le déplacement pour
Pulled Apart By Horses, et si la salle ne semble qu'à moitié pleine lors de leur arrivée sur scène peu après 22h30, ces fidèles font rapidement preuve d'une motivation à toute épreuve. Longtemps choisi afin de cloturer les prestations des anglais,
I Punched A Lion In The Throat est ce soir le premier titre joué sous la forme d'un détonateur peut-être déclenché quelques minutes trop tôt. Les têtes dodelinent, les premiers rangs commencent à frémir mais il faut attendre
Get Off My Ghost Train pour que les premiers véritables pogos ne soient déclenchés, menés par la première incursion en fosse, guitare en main, de Tom Hudson. Pendant plus d'une heure, le groupe fait preuve d'une force de frappe et d'un engagement remarquables, les interprétations de leurs titres permettant de transcender les qualité intrinsèques de celles-ci alors que l'agitation gagne une fosse devenue intenable au fil des minutes.

Sur des titres comme
V.E.N.O.M.,
The Crapsons ou
High Five, Swan Dive, Nose Dive, l'unité des quatre garnements, par ailleurs excellents musiciens, fait des merveilles. Quelques courageux s'essaient au slam, immités un peu plus tard par un James Brown que l'on retrouvera également accroché à la structure métallique de la scène deux mètres au-dessus du sol en fin de set. Qu'ils chantent ou éructent dans leurs microphones, Pulled Apart By Horses et leurs riffs de guitare dévastateurs font mouche et parviennent à converser leur rythme de croisière d'un bout à l'autre de leur prestation, allongeant quand le besoin d'en fait sentir les intros ou outros de leurs compositions. A 23h30, si certains ont déjà quitté les lieux il y a plusieurs minutes, la question du rappel ne se pose pas. Après avoir repris leurs esprits et remplis leurs verres, Pulled Apart By Horses sonnent une dernière fois la charge avec une reprise de Nirvana,
Tourette, ainsi que
Den Horn pour lequel le roadie du groupe prend place à la guitare tandis que Tom Hudson s'est une nouvelle fois échappé au milieu du public. Point de
Back To The Fuck Yeah ou
Yeah Buddy ce soir, mais un concert à la hauteur des attentes.
De quoi espérer retrouver rapidement le quatuor sur les scènes des festivals européens l'été prochain !