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Fighting With Wire

Paris, Nouveau Casino - 30 mars 2012

Live-report par Amandine

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Quoi de mieux, un doux vendredi soir doux sentant bon le printemps, qu'un concert d'Helmet pour fêter les vingt ans de son album Meantime ? Pour l'occasion, les trois jeunes Nord-Irlandais de Fighting With Wire avaient en charge de chauffer un Nouveau Casino à bloc.

Couvre-feu clubbing oblige, c'est à vingt heures tapantes que Cahir O'Doherty et ses deux comparses débarquent sur scène. Sans plus attendre, Fighting With Wire débute son set sans y aller avec le dos de la cuillère : un gros rock tendance grunge et post-hardcore dans son plus simple appareil. Les influences revendiquées (Nirvana, Fugazi ou encore Helmet) sont à peine voilées et les trentenaires présents se voient revenir dans les 90's, au temps où l'on portait tous les cheveux longs, les jeans troués et les chemises de bûcherons à carreaux ouvertes sur un tee-shirt de Kurt ou de Chris Cornell.
Ici, on n'essaie pas d'impressionner par un jeu de guitare complexe ou des percussions alambiquées : la basse est au centre des compositions, la guitare rythmique n'a de cesse de grincer et les fûts de la batterie résonnent plus que jamais. Néanmoins, faire du bruit n'est pas suffisant et le groupe montre rapidement ses limites : les titres manquent de nuances et peinent à se renouveler ; malgré leur bonne humeur et leur bonne volonté, le public n'est qu'à demi emballé par une prestation plutôt moyenne.
On peut penser que Fighting With Wire aura ce soir souffert d'un auditoire peu approprié, élevé au rock qui tache made in USA que les Irlandais se réapproprient sans réellement se détourner.

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Inutile toutefois de rester sur cette semi-déception puisque après de longues balances, Page Hamilton, leader souriant d'Helmet, arrive enfin, suivi de ses musiciens. Une poignée de titres pour se mettre en jambes et les New Yorkais sortent enfin l'artillerie lourde : à l'occasion du vingtième anniversaire de leur album Meantime, ils en joueront l'intégralité, du dernier titre au premier, histoire de bien faire monter la pression. Dès lors, la demi-teinte qui avait entourée le groupe précédent vient trouver son explication : Helmet font preuve d'une musicalité sans faille, même si les riffs sont appuyés et si les lignes de basse vous retournent l'estomac. La voix de Page Hamilton est juste et ne se contente jamais de brailler.
L'exercice du « concert/album » qui fleurit parmi les groupes des années 90 est ce soir rondement mené et on constate que les New Yorkais n'ont rien perdu de leur fougue. Les pogos font rage dans la fosse, le public de connaisseurs reprend chacune des paroles des dix titres de l'album et quand vient le moment de In The Meantime, le Nouveau Casino est en feu. Le groupe semble ravi, comme en attestent les trois rappels.

22h, rue Oberkampf, c'est un spectacle assez surprenant auquel ont dû assisté les passants : une bande de fous furieux hagards, dégoulinant de sueur mais vraisemblablement ravis de ce qui venait de leur arriver.