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Fink

Paris, Cabaret Sauvage - 6 novembre 2012

Live-report par Natt Pantelic

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Sous la grande tente du Cabaret Sauvage, l'ambiance est souvent chaleureuse, comme ce soir, et des échos cosmopolites se font entendre de ci de là. Le groupe de Brighton semble effectivement attirer un public sans frontières qui fait également fi du fossé générationnel, et tout ce joli monde attend fébrilement l'arrivée des artistes dans ce décor coloré aux lumières tamisées. Sur scène, des lampes de bureau montées sur rampes offrent une amusante toile de fond aux instruments posés sur leurs supports, attendant eux aussi les musiciens.

Les membres de Fink arrivent, acclamés par une salle des grands jours, au grand complet. Tout sourire, Fin Greenall nous dit son bonheur d'être de nouveau à Paris, et le public de lui faire écho par un nouveau tonnerre d'applaudissements, qui ne faibliront pas de tout le concert, à l'instar du jeu des anglais, en constante montée d'intensité, et ceci sur chacun des titres. En permanent va-et-vient, chaque morceau est un retour au calme après la tempête, un déchaînement subtil d'arrangements entre folk, blues et soul qui s'enroulent dans l'oreille, confortablement lovés, où la voix richement cuivrée de Fin, au séduisant contre-temps avant la note blues, caresse jusqu'au cœur.
Le chanteur, habité par sa musique, charme intensément et sa surprise face aux clameurs et cris du public est si sincère qu'il en devient plus attachant encore.

Habituellement en trio sur scène, Fink est venu ce soir avec une violoniste et une pianiste qui apparaissent dès le deuxième titre de la soirée, Yesterday Was Hard For All Of Us, et touche d'ores et déjà la corde sensible sur cet autre morceau en crescendo musical et émotionnel. Qu'il joue principalement des chansons du dernier album paru le 13 juin dernier, Perfect Darkness, ou certaines des précédents, comme Make It Good, This Is The Thing et If Only, tirés de Distance And Time, ces musiciens le font avec une telle passion, une telle sensualité, qu'il est impossible d'y résister. Qu'ils jouent de façon chorale de vastes chants à l'image d'un Honesty ou que Fin entame un vibrant Wheels avec sa seule guitare très blues (sa favorite, avec laquelle il a joué pour la première fois à Paris), suivie par les percussions sur caisson acoustique de l'explosif Tim Thornton, puis par les autres musiciens, et l'on est captivés, enchantés par l'exaltation qui émane de leur jeu éclatant, de leur joie communicative d'être sur scène.
Un plaisir plus que partagé, un plaisir attendu à chaque note, suspendus aux mots de ce songwriter hors du commun, à leur jeu à tous, attentifs à leurs émotions et à celles qu'ils nous procurent au travers de cette néo-folk intimiste et épurée, à la manière d'un José Gonzalez. Fortement teintée de blues et de soul seventies et nuancée de sonorités électroniques qui rappellent la tendance musicale du premier album, Fresh Produce, l'œuvre de Fink est maintenant plus aboutie dans ce registre principalement acoustique.

Ce soir, ils joueront également Pretty Little Thing, du deuxième album Biscuits For Breakfast, en remerciant les ondes françaises de les avoir fait connaître dans l'hexagone avec ce titre. « So nice to be here again, we're full of butter and sugar » ajoutera Fin, tout sourire et sincérité. Une simplicité à l'image de leur musique, et qui les honorent. Il ne faut donc pas se fier à la Perfect Darkness annoncée : Fink nous offre la clé d'un univers, limpide et lumineux. So, please : do enter.
setlist
    Fear Is Like Fire
    Yesterday Was Hard On All Of Us
    Make It Good
    Wheels
    This Is The Thing
    If Only
    Perfect Darkness
    Warm Shadow
    Honesty
    Pretty Little Thing
    Berlin Sunrise
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    Sort Of Revolution
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