Une fois n’est pas coutume, c’est aux alentours de 20h30 (un horaire précoce pour La Maroquinerie, qui plus est un vendredi soir) que se présentent sur scène les cinq membres de
TOY. Inutile de préciser que nous n’avons pu assister à la première partie, ajoutée en dernière minute. C’est donc à jeun que nous entreprenons de sauter à pieds joints dans l’univers bigarré et hétéroclite du groupe.
Entre shoegaze, krautrock et psychédélisme, TOY ont choisi de ne pas choisir et le résultat est un grand écart artistique surprenant, déroutant, mais diablement enivrant. Physiquement, c’est un peu la même chose : petite robe ajustée et frange parfaitement coupée pour la jolie claviériste, look de dandy en redingote de velours pour le leader Tom Dougall et chemises bariolées, jeans slims, longues crinières et bottines vintage pour les autres membres tout droit sortis des 70’s.
Derniers petits ajustements de rigueur et c’est parti pour une heure de show non-stop. Après un début de set un peu balbutiant, les jeunes Anglais prennent leurs marques : la voix arrive enfin à être réglée dans un juste équilibre, usant et abusant de réverb', et dès lors, nous pouvons profiter pleinement de la démonstration du jour. Avec une voix aussi monocorde que peuvent l’être les plus grandes formations post-punk, Tom, impassible, déroule sa longue litanie, ponctuée de longs solos de guitares, tous plus psychédéliques les uns que les autres.
Entre 70's et 90's, leurs cœurs balancent et les références se succèdent pour créer un hybride tenant du lyrique des premiers et de la complainte mélancolique des seconds. On comprend aisément pourquoi The Horrors les ont adoptés tant les appartenances sont similaires.
Le finale sur
Kopter et ses dix minutes de krautrock assumées présentent l’apogée d’un concert fort en décibels et en émotions. Un rappel sur un titre unique,
What Goes On, du Velvet Underground, et les cinq membres se jettent corps et âme dans un dernier effort.
Une petite heure, c’est le temps que nous auront octroyé TOY ; à la fois trop court et suffisamment long pour se plonger parmi les démons de cinq jeunes gens n’appartenant définitivement pas à la bonne décennie.