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Wave Machines

Paris, Cigale - 13 février 2013

Live-report par Cyril Open Up

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Pour la troisième année de rang, la Cigale s'attèle à mettre en avant ceux qui n'y sont pas forcément assez à l'occasion de sa soirée annuelle Les Envolées. Le pari est plutôt risqué et cela se vérifie par une affluence qui n'est pas à son maximum. Ce soir, comme dirait Timothy Bruzon en déformant un peu ses propos, nous allons avoir droit à une tranche anglaise au milieu d'un sandwich français.

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Première tranche de pain avec les rennais The Popopopops, quatre jeunes gaillards qui ont la tâche ingrate d'ouvrir les festivités devant un public épars et pas vraiment encore très réceptif. Ils vont donc se montrer avenant, prendre à partie l'auditoire pour faire monter la température d'un cran. Leur côté bateleur intimant d'applaudir, de crier ou de chanter en choeur finira cependant par lasser. Non que la prestation ne soit pas bonne, au contraire, mais cette attitude ne semble pas raccord avec leurs personnalités et sonne particulièrement faux. Musicalement, les français se défendent et balancent un électro rock qui lorgne au fil du temps de plus en plus vers le math-rock. Au détour d'un autre titre, on se surprend même à retrouver chez eux quelques tics qui font penser aux anglais WU LYF. Leurs influences sont donc nombreuses. On pourra leur reprocher un manque de constance qui fera que le concert comportera quelques creux mais ne serait-ce finalement pas comme un hommage au nom de la soirée qui les accueille !

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Un peu d'attente avec des roadies affairés puis vient le tour de la touche anglaise assurée par la pop aux sonorités 80's futuristes de Wave Machines. Avec un set à moitié dédié à leur inspiré nouveau né Pollen, ils ne vont pas se laisser aller à la facilité en balançant les hits qui les ont fait connaître. Ils éviteront ainsi soigneusement de jouer leur fameux tube I Go I Go I Go que beaucoup attendaient comme le messie. Au lieu de cela, ils s'emploient à présenter à l'auditoire leurs morceaux, sur fond de froide électro minimale, construits pour faire remuer même les plus aventureux qui se seraient réfugiés dans les fauteuils du balcon. Le chant à géométrie variable rappelle leurs talentueux cousins Wild Beasts. Sur certains titres, on pourrait fermer les yeux et se croire par méprise à un concert de Django Django. Que de belles références que voici et qui ne font que rendre hommage à la qualité de leurs compositions.
Comment ne pas se laisser happer par la douce mélancolie de leurs gigotants refrains ? Alors oui, certaines personnes pourraient s'irriter de leurs voix haut perchées mais cela serait passer bien vite à côté d'un groupe qui se bonifie avec le temps. Si en concert, les mélodies s'éloignent assez peu des versions studios, lorsqu'elles décident de prendre des chemins de traverse c'est pour mieux nous entrainer dans le sillon des beats imparables. Et si Wave Machines nous offraient la nouvelle bande son pour nos passages à vide, comme un remède à nos maux, une façon de soigner le mal par le mal. Voici donc un groupe que l'on prend plaisir à écouter chez soi, en boucle bien au chaud, tout comme dans l'intimité d'une salle où le jeu scénique a désormais pris une certaine ampleur.

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Pour conclure la soirée, la seconde tranche moelleuse est assurée par les français de Tahiti 80. Assez rares chez nous et plutôt habitués des tournées en Asie, ils reviennent d'une pause de dix mois sans le moindre concert. L'occasion de proposer une setlist composée de classiques et de raretés que les fans apprécieront. Certainement pas inopportun, leur retour devrait emboîter le pas à Phoenix auxquels leur son n'est pas étranger surtout lorsque l'on compare le timbre de voix de leurs deux chanteurs. La basse fait bien le boulot et entraîne le public dans un doux jeu de déhanchés qui conclura efficacement cette nouvelle édition.

Pas vraiment défricheur, ce volume trois des Envolées aura permis à trois formations de faire leurs preuves sur la belle scène de la Cigale et de renforcer tout le bien que l'on pouvait penser des anglais Wave Machines que l'on a d'autant plus hâte de retrouver le 17 avril au Café de la Danse après une prestation du niveau de celle de ce soir.
setlist
    Home
    I Hold Loneliness
    Blood Will Roll
    Counting Birds
    Wave If You're Really There
    Unwound
    Ill Fit
    Keep The Lights On
    The Greatest Escape We Ever Made
    Dead Houses
    Punk Spirit
photos du concert
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