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The Strypes
The Stone Roses

Paris, Cigale - 3 juin 2013

Live-report par Fab

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Voilà maintenant près de dix-huit mois, après une conférence de presse donnée à Londres le 18 octobre 2011, que le public français espérait retrouver The Stone Roses sur une scène parisienne. Si la formation anglaise, réunie à l'issue d'une pause de quinze années, s'est depuis produite aux quatre coins de la planète, incluant une escale à Lyon dans le cadre des Nuits de Fourvière le 25 juin 2012, le tout Paris du rock aura pris son mal en patience jusqu'à l'annonce de la venue de Ian Brown, John Squire, Reni et Mani pour deux dates consécutives dans la salle de la Cigale.

En ce lundi 3 juin, le temps, enfin clément après de nombreuses semaines de disette, semble avoir poussé l'important contingent britannique ayant fait le déplacement à prendre d'assaut les bars alentours sur le Boulevard de Rochechouart. Il n'est que 19h30 mais les pintes de bière semblent couler à flot depuis quelques heures déjà et plusieurs fans éméchés se font déjà entendre alors que The Strypes débutent leur prestation dans une salle dont le public, bien qu'encore clairsemé, dégage une certaine impatience.

Pour leur premier concert en terres françaises, The Strypes se voient ainsi offrir un défi à la mesure de leur réputation grandissante outre-Manche. Affichant une moyenne d'âge d'à peine seize ans, les quatre très jeunes musiciens, tous affublés de costumes et cravates, font preuve d'une certaine aisance face à une foule aux réactions mesurées.
Très marqués par leurs influences des décennies passées, 60s en tête de liste, ces derniers puisent leur inspiration dans la soul, le blues ou le rhythm'n'blues.
Si leur prestation menée à un train d'enfer ne manque ni d'énergie ni d'application, il reste dommageable de les voir parfois singer à outrance leurs illustres prédécesseurs, Josh McClorey affichant un look de rock star pleinement assuré derrière ses lunettes de soleil. Les récentes compositions, notamment Hometown Girls, You Can't Judge A Book ou encore Blue Collar Jane, peuvent toutefois leur laisser espérer à ces baby rockeurs un certain succès.

Trente longues minutes d'attente plus tard, alors que le public n'attend plus qu'un signe des héros du soir pour exploser, les lumières s'éteignent, la bande son crachée par les enceintes dans la salle se voit rapidement couvertes par les cris de la foule lors de l'apparition du quatuor. Quelques salutations plus tard, la basse de Mani fait résonner les premières notes de I Wanna Be Adored. Le sol de la fosse devient un trampoline le temps de quatre minutes, la majorité des fans installés au balcon est debout et le chant de Ian Brown, souvent décrié à raison à en juger par les difficultés rencontrées ce soir par le mancunien, ne fait plus qu'un avec celui d'une Cigale euphorique. Il en sera de même tout au long de l'heure et demie que The Stone Roses passeront sur scène ce soir.
En effet, peu importe que le poids des années semble vieillir Mani plus qu'il ne l'est déjà, que John Squire, impeccable techniquement, semble faire bande à part, ou que les tentatives de pas de danse de Ian Brown prêtent au mieux à rire, jamais les personnes présentes ne cesseront ce soir de supporter le quatuor, reprenant sans cesse en choeur les paroles de la majorité des titres, sautant plus que de raisons lorsque les multiples hymnes interprétés seront joués, ou criant sans retenue son bonheur de vivre un tel moment de communion. Tout au long de la soirée, le spectacle n'aura pas été sur scène, en dépit de la volonté de Ian Brown d'être toujours au plus près des fans, mais bel et bien aux quatre coins d'une salle unie par sa passion pour The Stone Roses.
Désireux de prendre à nouveau ses marques en vue des deux concerts prévus le mois prochain à Finsbury Park, à Londres, le groupe n'en aura toutefois pas oublié de satisfaire les amateurs de nouveautés. S'il faudra sans doute patienter encore de longs mois avant d'entendre un quelconque inédit, trois compositions n'ayant plus été jouées depuis deux décennies vont ainsi faire leur retour dans la setlist du groupe : Elephant Stone, Going Down puis Breaking Into Heaven en toute fin de set. Trois surprises trouvant ainsi leur place aux côtés de l'épique Fools Gold ou des classiques chantés à tue-tête par tous, à commencer par She Bangs The Drums, Made Of Stone ou du traditionnel I Am The Resurrection en clôture du set.

Les quatre musiciens peuvent jubiler en quittant la scène, s'adressant moult accolades avant de remercier la salle puis quitter les lieux sans accorder de rappel, fidèles à leurs habitudes. Tout n'aura pas été parfait ce soir, à commencer par un chant vacillant et un certain manque d'unité, mais avec un tel soutient du public, les Stone Roses nous réservent encore de bons moments lors de leurs tournées à venir.
setlist
    THE STRYPES
    Non disponible

    THE STONE ROSES
    I Wanna Be Adored
    Elephant Stone
    Ten Storey Love Song
    Standing Here
    Going Down
    Shoot You Down
    Fools Gold
    Something's Burning
    Waterfall
    Don't Stop
    She Bangs The Drums
    Love Spreads
    This Is The One
    Made Of Stone
    Breaking Into Heaven
    I Am The Resurrection
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