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Foals

Paris, Studio SFR - 23 mai 2013

Live-report par Laurent

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Ce jeudi 23 mai, Foals, après des dates parisiennes complètes en quelques instants, venaient présenter leur nouvel opus Holy Fire à la centaine d’abonnés SFR et autres chanceux à l’occasion d’un petit concert dans la salle éphémère de l’opérateur téléphonique : le Studio SFR.

Quelques minutes après 21h, les cinq anglais arrivent sur scène et s’emparent directement de leurs instruments pour entamer l’instrumental Prelude. Le son n’est malheureusement pas au top et l’on entend bien trop la batterie comparativement aux guitares psychédéliques. On ne peut pas dire que ça soit l’entrée en matière la plus renversante que l’on ait vu, mais la suite va être bien plus accrocheuse.
Car c’est sur leur récent single Inhaler que les poulains enchaînent et se déchaînent. Bien qu’il n’y ait pas assez de voix au début du titre, le son s’améliore au fur et à mesure tandis que les musiciens offrent une version plutôt longue et pleine de hargne de cette chanson. N’importe quel public serait aux anges... mais il n’y pas, ce soir, de public. En effet, on recense bien cinq ou six personnes au milieu de la foule qui semblent concernées par le concert mais la majorité du public semble constituée d'employés heureux de voir le groupe à la mode se produire mais n’ayant que faire de la musique...
C’est flagrant sur la magnifique Total Life Forever, tirée du second album du même nom. Le groupe est excellent et offre une version parfaite du titre, très dansante, devant un public totalement apathique... Mais ils ne se démontent pas, donnant même l’impression de jouer plus pour eux-mêmes que pour le public présent dans la salle. A moins que ce ne soit pour les téléspectateurs ? En effet, le concert est retransmis en direct sur internet.

Mais, heureusement, le retour aux sources avec l’ancien titre Olympic Airways va commencer à réveiller un peu le public. Je me fais la remarque qu’il est jouissif d’entendre les chansons de l’album Antidotes en live. Les petits ponts rythmés, ces guitares dansantes, ces refrains hachés, ma voisine de devant qui arrête de parler pendant les chansons… tout est parfait en cet instant.
Sur le tube My Number, toutes les personnes en costume qui semblaient un peu perdues se réveillent et se mettent à remuer sur le morceau « cool » du groupe, se remémorant les danses effrénées sur le dernier tube d’eurodance lorsqu’ils étaient adolescent. C’est sûrement la chanson la plus ennuyeuse du concert mais elle a le mérite de remplir ses objectifs. Yannis fait ensuite monter le son de son microphone (pour être sur de couvrir les bruits des anecdotes de bureau qui volent à travers la salle entre les morceaux ?) et nous offre une interprétation très classe de Bad Habit, une des plus belles chansons du dernier album.

Ce sont d’ailleurs deux autres très réussis titres extraits de Holy Fire qui vont être offerts à la suite de celle-ci avec single Late Night et Providence (au cours duquel la voix de Yannis enchaine les « I’m an animal just like you »). On perd une partie du public sur Late Night, définitivement occupé à disserter du nouveau stagiaire et des problèmes de photocopieuses, mais ceux qui sont rentrés dans le spectacle ne peuvent qu’être captivés par la performance de Yannis, le lutin d’Oxford ne se démontant pas face à ces spectateurs pour le moins difficiles. Heureusement, l'ensemble de la salle sera au diapason et aucune paire de jambes ni de fesses ne résistera totalement à la dansante Providence, dont le final sera très punk et chaotique.
La tempête avant le calme ? Foals vont alors tenter de nous emmener en voyage avec l’incroyable morceau Spanish Sahara, si beau, épique, classe et moderne. Ce qui aurait pu fonctionner si certaines personnes ne retombaient pas alors dans leurs travers (à savoir parler très fort comme si de rien n’était pendant les moments les plus calmes et les plus beaux du concert). Les effets de lumière, apparemment si réussis à l’Olympia il y a quelques mois, n'apportent guère de plus-value dans cette petite salle. On sent le groupe s’essouffler, un peu fatigué de jouer pour un public si peu réceptif. Alors ils vont abattre leur dernière carte en main afin de clôturer ce set en beauté : Red Socks Pugie. La batterie retentit et tout le monde se laisse hypnotiser par ce qui est sans doute le plus parfait de leurs morceaux. L’ensemble du public semble d’ailleurs fortement apprécier le titre, celui-ci étant, après My Number, celui provoquant le plus de réactions dans la fosse. Les paroles scandées à l’unisson, ces breaks incroyables et ce refrain si dansant, la soirée s’achève sur un brin de folie.

Les mêmes spectateurs qui ont ignoré le groupe pendant la moitié du concert réclament ensuite un rappel pendant cinq minutes. Le groupe a déjà joué une bonne heure et ne reviendra bien sûr jamais. Le contrat est rempli, les caméras de SFR ont filmé un beau concert et les spectateurs ont eu l’impression d’être « cool » en allant voir le groupe du moment en concert privé.
setlist
    Prelude
    Inhaler
    Total Life Forever
    Olympic Airways
    My Number
    Bad Habit
    Late Night
    Providence
    Spanish Sahara
    Red Socks Pugie
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