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Laura Marling

Paris, Club Silencio - 5 juin 2013

Live-report par Esther Vilar

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Le Silencio, ce club privé au décor cinématographique, accueillerait Laura Marling le temps d'une soirée très très privée ? Vous êtes sûr ? Challenge accepté !

Plantons d'abord le décor. Le Silencio, donc, c'est un club, mais pas n'importe lequel. Son fondateur n'est autre que le réalisateur David Lynch. Bienvenue dans le lieu dont on ne doit pas prononcer le nom, le lieu du Silence, pas de photos, pas de vidéos, juste le lieu, et vous. Juste ce lieu, dont le nom n'est pas indiqué sur la façade. Si jamais vous avez l'occasion (aussi rare que précieuse) de pouvoir y rentrer, n'oubliez pas de vous accouder au bar, feignant de pouvoir vous offrir un cocktail ; n'oubliez pas non plus que tout vous est permis pour vous fondre dans ce décor. J'avais choisi les sandales dorées. Mais passons.

Le Silencio c'est aussi un labyrinthe de salles privées, et puis une scène. Au milieu de ces ornements, un rideau rouge. Il est 22h45 et Laura Marling entre sur scène, seule avec sa guitare et ses converses. Tous les morceaux joués sont tirés de son dernier album Once I Was An Eagle. La jeune Laura Marling commence son set avec l'enchainement des quatre premiers morceaux du disque. La fluidité avec laquelle elle passe d'un morceau à l'autre est étonnante et à peine notable. On retrouve immédiatement la pureté de son son. Bien que des violons ornent cette suite de quatre morceaux sur le disque, l'entendre les interpréter guitare-voix s'avère plus bluffant qu'on ne pourrait le croire. Du haut de ses 23 ans, Laura Marling parait transcendée par ses nouvelles compositions.
Un phrasé singulier et des nuances vocales toujours aussi incroyables. Elle poursuit avec la suite de l'album, Master Hunter, un morceaux complexe où chaque instrument apporte au tout une force indomptable. Pourtant, comme tous les morceaux qui seront joués ce soir, l'interprétation en solo n'en est pas moins efficace. La tension est à son comble. Le concert prend une nouvelle impulsion avec Where Can I Go?, morceau phare de ce quatrième disque, très applaudi.

Le public, lui, reste assis, captivé par l'aura Marling. La chanteuse elle, semble embarrassée par un manque d'enthousiasme certain du Silencio. Le lieu lui, se prête à une écoute attentive plus qu'à une standing ovation. Cette énergie tripartite a permis au public de se sentir enveloppé par une force musicale sombre mais de velours. Un concert d'exception puissant par sa sobriété, dans un lieu tout aussi d'exception, poignant, sobre, inoubliable. Sans cocktail certes, mais éblouissant.
setlist
    Take The Night Off
    I Was An Eagle
    You Know
    Breathe
    Master Hunter
    Once
    Little Love Caster
    Where Can I Go ?
    Pray For Me
    Little Bird
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