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Gold Panda

Paris, Trabendo - 20 juin 2013

Live-report par Julien Soullière

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Ce soir-là, le Trabendo fêtait la musique un peu plus tôt que prévu en accueillant en ses murs l’auteur de l’excellent Lucky Shiner, un Gold Panda aujourd’hui plus qu'occupé à faire la promotion de son nouvel opus, Half Of Where You Live, qui se veut refléter les errances d’un artiste que la vie a choisi de mener sur les routes du monde entier (ou quasiment, d’où le titre de ce second album) dans le cadre de ses tournées.

Si de l’eau a coulé sous les ponts depuis l’arrivée dans les bacs de son premier disque, la sortie régulière d’EPs, singles et autres remixes a permis au DJ anglais de ne pas tomber dans l’oubli. Le public parisien a répondu à l’appel lancé ce soir, se déplaçant en nombre pour venir apprécier l’électronique hétéroclite et ouverte sur le monde d’un artiste aussi discret qu’attachant, et dont on ne peut que se sentir proche.

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Contrairement à ce qu'il lui arrive parfois de faire, le bonhomme n’arbore ce soir pas de bonnet à l’effigie de l’animal dont il a emprunté le nom (mais pas la carrure, le gaillard n’étant pas des plus épais). C’est en fait le visage caché par la capuche noire de son sweat-shirt que le Londonien d’origine déboule sur scène, devant un public de connaisseurs et visiblement bien mis en jambes par l’électronique minimaliste proposée en début de soirée par le jeune compositeur Luke Abbott. Gold Panda est ici en terrain conquis, l’assistance scandant, et ce dès les premières secondes du set, son nom et celui de ses titres les plus populaires. Bien sûr, ressentir une telle ferveur est chose appréciable pour une artiste, mais pour un spectateur également. Rien de tel que de faire partie d’un public qui souhaite profiter au maximum d’un concert qu’il s’est au bout du compte payé.

A mesure que l’artiste se dévêtit, abandonnant sa capuche, pour ensuite ouvrir un sweat qu’il finira par complètement abandonner, l’ambiance se fait plus chaleureuse encore, une complicité évidente s’installant entre l’artiste et son public. Plus corsée et festive que sur disque, la musique de Gold Panda sait donner matière plusieurs minutes durant aux quelques fêtards venus ce soir gesticuler bras et têtes, et conjurer le mauvais temps à l'écoute de titres au doux parfum de bringue, voire parfois carrément solaires (Brazil, l’une des nouvelles compositions de Gold Panda, porte définitivement bien son nom).

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Inspirée par le monde qui l’entoure et gorgée des cultures qui le composent, la musique de Gold Panda n’en perd pas pour autant son côté planant, mettant régulièrement à l'honneur les sonorités exotiques décelées à l'époque sur Lucky Shiner, dont des sonorités asiatiques inspirées par les quelques mois que l'artiste a passé au Japon il y a quelques années de cela.
Au fond, c’est avec les images projetées derrière lui et sa musique que Gold Panda nous parle le mieux, puisque, pour peu qu’il y ait de véritables temps mort entre les morceaux (Gold Panda préférant allègrement enchainer les titres composant sa setlist), l’artiste ne nous dira pas grand-chose. Mais il sourit, et à l’occasion, remercie son public d'un geste. On s'en contentera sans mal aucun.