Gold Panda

Subites, piquantes, stridentes. Autant d'adjectifs pour décrire les premières boucles de Mountain, immergées mais émergentes en un inconscient encore brumeux. Derwin Schlecker est de retour, mélancolique à souhait. L'auteur de l'acclamé Lucky Shiner en 2010 nous revient pour sa onzième sortie discographique. Deux titres aux styles divergents mais marqués par la patte inimitable de l'anglais.

Huit minutes et treize secondes. Voilà ce que Gold Panda nous offre en plat de résistance à déguster et à décortiquer. Point fort inhérent à la durée du disque, il ne souffre d'aucunes formes de répétitivité même si on aimerait, gourmands que nous sommes, que ces titres s'étirent en longueur et nous expédient définitivement en lévitation. Le beat de Mountain au milieu du morceau n'est pas loin d'y parvenir et nous sèche littéralement. De nulle part, il nous prend par les hanches et nous emmène explorer un thème electronica aux effluves japonisantes plutôt convaincant. Une fois de plus, l'exotisme et la passion de l'artiste pour le voyage s'en ressent.

Financial District fait dans le plus classique, ou du moins la linéarité. Comme sur le premier titre, deux facettes s'offrent à l'auditeur pour un titre tout en dégradé. Facile, l'anglais expose aux sceptiques la maîtrise d'un éventail de techniques et d'arrangements quelque peu impressionnant.

Entre démonstration et émotion, il y a néanmoins un pas à franchir. Des idées, le producteur en a, à l'homme de les faire aboutir face à l'exigeant public qui l'attend au tournant, moi y compris.