Complet depuis plus de deux mois, un exploit pour Biffy Clyro que le public local aura mis près d'une décennie à adopter, le concert programmé au Trianon de Paris en ce samedi 30 novembre 2013 était annoncé comme l'un des derniers événements musicaux de l'année dans la capitale. On ne nous avait pas menti.

Week-end oblige, un fort contingent britannique est venu grossir ce soir les rangs des fans du trio écossais, plus populaire que jamais outre-Manche après avoir notamment tenu avec brio le rôle de tête d'affiche des festivals de Reading et Leeds l'été passé. Passée la première partie assurée par Arcane Roots, il est à peine 20h30 lorsque les rideaux de la scène s'ouvrent dans l'obscurité alors le tube disco
We Are Family de Sister Sledge retentit dans la salle. Beaucoup se gaussent alors, surpris par ce choix atypique, mais l'apparition du groupe, accompagné comme de coutume par Mike Vennard et Richard A. Ingram respectivement à la guitare et aux claviers, vient vite remettre de l'ordre. Les premières notes du concert n'ont pas encore été entendues que le premier balcon se lève et que la fosse bouillonne, l'entame de
Different People allant jusqu'à surprendre le groupe, les paroles se voyant alors reprises à l'unisson sous le regard d'un Simon Neil souriant et approbateur.
Désormais habitué à évoluer devant plusieurs milliers, ou dizaine de milliers, de fans, le groupe propose ce soir un spectacle tant visuel qu'auditif taillé pour les stades. Les jeux de lumières sont saisissants et violents, le son délivré par le quintet surpuissant, et le public euphorique se donne sans compter, tant physiquement que vocalement, alors que la formation ne ménage à aucun moment ses efforts sur scène, remerciant à plusieurs reprises les personnes présentes pour leur entrain.

La setlist proposée ce soir ne va ainsi guère laisser de répit à une salle prête à tout instant à exploser et à faire trembler le sol d'une salle rarement habituée à un tel traitement de choc. Les premières minutes du concert sont intenses, l'enchaînement de
That Golden Rule avec
Who's Got A Match puis
Sounds Like Balloons laissant la place à un
Biblical au rythme moins prononcé durant lequel nombreux sont ceux à reprendre leur souffle. Si pas moins de onze des vingt titres composant leur dernier album
Opposites vont être interprétés, incluant pour la première fois l'efficace
Little Hospitals, c'est avec de nombreux singles tirés de l'ensemble de sa discographie que le trio va réellement conquérir son auditoire ce soir. Appuyée par l'utilisation de stroboscopes manipulés par les musiciens, l'introduction de
Glitter And Trauma fait l'effet d'un raz de marée dès lors que Ben Johnstone s'active derrière sa batterie, avant que
Bubbles, bien que plus pop intrinsèquement, ne déclenche à nouveau les choeurs du public aux quatre coins du Trianon.
C'est le moment choisi par Biffy Clyro pour offrir une pause acoustique à son public, le seul Simon Neil offrant alors deux versions dépouillées et touchantes de
Machines et
Folding Stars. Passé ce court intermède, le groupe assène un nouveau coup d'accélérateur avec
Living Is A Problem Because Everything Dies et son irrésistible introduction puis
57, unique extrait de
Blackened Sky présenté ce soir, durant lequel les frères James et Ben Johnstone se répondent vocalement pour un résultat du plus bel effet.

Popularisée par une interprétation de Matt Cardle dans la version britannique du télécrochet The X Factor,
Many Of Horror (When We Collide) se révèle une fois encore dispensable, alors que la fin du set principal marque les esprits avec
The Captain surpuissant. Une heure et demie s'est alors écoulée depuis le début du concert mais le groupe ne compte pas en rester là et revient logiquement pour un rappel comptant trois titres. Si
Opposite est rapidement oubliée,
Stingin' Belle puis le traditionnel
Mountains constituent un formidable final et offrent une dernière occasion à la salle de scander en chœur des paroles connues sur le bout des doigts.
Un triomphe de plus pour Biffy Clyro.