Un peu plus de trois mois après la sortie de leur dernier album en date,
Big TV, publié le 12 août dernier chez Fiction Records, White Lies achevaient en ce dimanche 1er décembre 2013 leur tournée européenne dans la salle du Trianon à Paris.

A leurs côtés pour cette unique date en France,
In The Valley Below, formation américaine entraperçue notamment dans le domaine national de Saint-Cloud lors de la dernière édition en date du festival Rock en Seine. Lors de leur montée sur scène sur le coup de 20h, c'est une salle au public encore diffus que le quatuor découvre face à lui, l'un des deux balcons de la salle du Boulevard Rochechouart étant ce soir fermé tandis que la fosse peine à se remplir.
Accompagnés par un claviériste et un batteur installés à chaque extrémité de la scène, Jeffrey Jacob et Angela Gail attirent vers eux tous les regards, tant de par leurs accoutrements décalés que par l'alchimie se dégageant de leurs personnes. Froids et distants au premier abord, les deux musiciens apportent toutefois vie et dynamisme à des compositions plus rythmées que leur attitude ne le laissait présager, le public, bien qu'encore sur la retenue, semblant progressivement se prendre au jeu et apprécier le rock aérien et sombre du quatuor.
Une petite demi-heure d'attente supplémentaire s'ensuit alors, laissant ainsi le temps nécessaire au parisien savourant encore les dernières heures de son week-end pour rallier le Trianon. Passablement endormi jusque là, le public semble sortir subitement de sa torpeur alors que les musiciens prennent place sur scène. Comme à son habitude, le trio est ici enrichi d'un claviériste et d'un guitariste supplémentaires afin de retranscrire le plus fidèlement possible les atmosphères des compositions de son répertoire.

Visuellement, il ne faut pas plus de quelques minutes pour comprendre que la mise en scène accompagnant la prestation des anglais s'annonce épatante : stroboscopes, canons à fumée, faisceaux laser, multiples rampes d'ampoules et écrans alternant effets lumineux et images des musiciens filmés en temps réel vont ainsi rythmer le concert. S'il ne fait pas bon être épileptique ce soir, difficile de ne pas être impressionné par le dispositif déployé et l'impeccable rendu visuel en résultant. Le groupe ne laisse pas de place au doute et démontre son aptitude à proposer un spectacle taillé pour les stades dans un lieu ne s'y prêtant pourtant guère la base.
La setlist concoctée par White Lies pioche ce soir allègrement dans le premier album du groupe ainsi que dans le récent
Big TV, leur second opus
Ritual se voyant quant à lui quelque peu délaissé alors que l'un de ses titres forts,
Strangers, manque étrangement à l'appel. En choisissant de lancer leur prestation avec deux de leurs principaux singles, à savoir
To Lose My Life puis
There Goes Our Love Again, le groupe frappe fort d'emblée et prouve sa détermination à conquérir le public, mêlant sonorités rock et new wave avec une belle maîtrise.
Si quelques creux vont ce soir être ponctuellement ressentis (
Be Your Man, The Power & The Glory, Goldmine...), à l'image d'albums parfois inégaux, la détermination du groupe et le chant impeccable de Harry McVeigh font plaisir à voir et poussent le public à se lâcher un peu plus au fil des titres.
Farewell To The Fairground,
Unfinished Business ou le puissant
Death constituent ainsi les temps fort d'un set à l'efficacité redoutable, une reprise dépouillée du titre
I Would Die 4 U de Prince, interprétée avec un xylophone, une basse et une simple boîte à rythme, apportant une touche de simplicité au set des anglais.
Pour le rappel, le groupe a visé juste et « grand ». Joué pour la première fois sur une scène française,
Big TV confirme son statut de titre fort du dernier album en date du trio, avant que
Bigger Than Us, accompagné par le chant d'une salle aux anges, ne vienne conclure une prestation de près de quatre-vingt minutes. En dépit d'une popularité quelque peu en berne en France à l'heure actuelle, White Lies n'auront pas démérité ce soir, prouvant que leur dernier album semble bel et bien les avoir lancés sur une dynamique nouvelle.